Retour sur les Journées nationales de l’Archéologie

Les Journées nationales de l’Archéologie, pilotées par l’Inrap et sous l’égide du ministère de la Culture, se sont déroulées les 14, 15 et 16 juin 2019.

L’Inrap :

Créé par la loi de 2001 sur l’archéologie préventive, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) est le seul opérateur public compétent sur l’ensemble du territoire et pour toutes les périodes, de la Préhistoire à nos jours.

Héritier de trente ans d’expérience, il intervient sur tous les types de chantiers : urbain, rural, subaquatique, grands tracés linéaires. Son rôle est de sauvegarder par l’étude le patrimoine archéologique touché par les opérations d’aménagement du territoire.

Institut national de recherche, il réalise chaque année quelque 1 800 diagnostics archéologiques et 250 fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. À l’issue des chantiers, l’Inrap assure l’exploitation des résultats et leur diffusion auprès de la communauté scientifique : plus de 350 de ses chercheurs collaborent avec le CNRS et l’Université.

L’institut contribue au développement de la connaissance archéologique, en liaison avec ces institutions. Par le nombre de ses chercheurs, l’étendue de ses interventions et la masse des données recueillies, il joue un rôle moteur dans de nombreux domaines, notamment ceux pour lesquels l’archéologie préventive a profondément renouvelé les connaissances : archéologie des peuplements et des mouvements de population, terroirs abordés dans leur globalité, archéologie de l’implantation de l’homme dans son environnement, étude des flux économiques, etc.

Les missions de l’Inrap s’étendent à la diffusion de la connaissance archéologique auprès du public. À ce titre, il organise de nombreuses opérations de valorisation, le plus souvent en collaboration avec les aménageurs : ouverture de chantiers au public, expositions, publications, production audiovisuelle, colloques…

Présentation des JNA :

Depuis 2010, le ministère de la Culture confie à l’Inrap (L’Institut national de recherches archéologiques préventives) la coordination et la promotion des Journées nationales de l’archéologie (JNA).

Lors des JNA, tous les acteurs en lien avec l’archéologie se mobilisent afin de faire découvrir au public les trésors du patrimoine et les dessous de la discipline. Opérateurs de fouilles, organismes de recherche, universités, musées et sites archéologiques, laboratoires, associations, centres d’archives et collectivités territoriales sont encouragés à organiser des activités innovantes, originales et interactives pour le grand public.

En 2018, 1 595 animations ont touché 200 000 personnes dans 504 communes en métropole et en Outre-Mer et dans 660 lieux. Plus de 500 organisateurs ont été mobilisés, et près de 130 000 visites ont été effectuées sur le site internet dédié pendant la manifestation.

Bande-annonce des JNA 2019

Les JNA, 10 ans de portes ouvertes pour partager la connaissance avec le public

Chaque année, un des points forts des JNA est l’ouverture de chantiers au public. Retour sur 10 années de succès.

  • 2010 : Un sanctuaire de Mithra. Un sanctuaire antique voué au culte de Mithra, dieu d’origine indo-iranienne, est mis au jour au cœur d’Angers. Ce temple, ou mithræum, est une petite chapelle voûtée où se déroulent banquets et sacrifices. Elle est parée d’un bas-relief représentant la divinité, coiffée de son bonnet phrygien, qui égorge un taureau.
  • 2011 : Nécropole carolingienne au centre de Bondy. Entre l’église et l’Hôtel de Ville, sur le chantier de Bondy, des vestiges vieux de 2 000 ans émergent. 400 sépultures des IIIe-Ve siècles de notre ère sont mises au jour, ainsi qu’un important village des IXe-XIe siècles. Les chercheurs y dégagent de nombreux bâtiments imposants et dessinent l’organisation urbaine de Bondy il y a plus de 1000 ans.
  • 2012 : Dans les pas des Francs. Après la découverte exceptionnelle des sépultures de trois chefs francs à Saint-Dizier, une fouille programmée est entreprise sur la villa antique et la nécropole médiévale. La mise au jour de sépultures plus récentes qu’attendu et datées des XIe-XIIe siècles est une surprise pour les archéologues.
  • 2013 : Le passé de l’île de la Cité. Dans l’enceinte de la préfecture de la police, au centre de l’île de la Cité, les archéologues ouvrent une exceptionnelle fenêtre sur l’histoire de Paris. 3500 visiteurs remontent le temps, dialoguent avec les chercheurs, perçoivent l’archéologie urbaine, mais aussi la nef de l’église des Barnabites et les sépultures des XIIIe-XVIe siècles.
Fouilles de la Préfecture de Police de Paris © Denis Gliksman, Inrap
  • 2014 : Le centre-ville de Saintes redécouvert. Les recherches archéologiques étaient jusqu’alors rares dans le centre-ville de Saintes. Cette fouille a offert l’opportunité de découvrir les origines de la cité, les prémices de son urbanisation, le développement et l’évolution de sa trame urbaine, depuis l’Antiquité jusqu’à l’Époque moderne.
  • 2015 : Les premiers hommes modernes au pied des Pyrénées. Unique au monde, la grotte du Mas d’Azil est aussi ouverte aux visiteurs. L’occasion de découvrir les toutes récentes recherches qui mettent en évidence la présence des premiers hommes modernes, les Aurignaciens, au pied des Pyrénées, il y a plus de 35 000 ans.
Grotte du Mas d’Azil © Denis Gliksman, Inrap
  • 2016 : Le style pompéien en Gaule. Arles est un Pompéi sur le Rhône. Unique en France, le site de la Verrerie de Trinquetaille en est la preuve. Public et curieux y observent de rarissimes décors peints de IIe style pompéien, en Gaule, datés entre 70 et 20 avant notre ère.
  • 2017 : Campements de Magdaléniens en Île-de-France. Le site d’Étiolles livre des vestiges de campements magdaléniens (vers 13 000 avant notre ère) parfaitement fossilisés sous les limons de la Seine. De très grands blocs de silex ont été taillés, afin de produire des «lames» de 50 cm. Une pierre, gravée de chevaux, de rennes et d’une créature fabuleuse relève d’une mythologie commune des groupes magdaléniens entre Espagne et Allemagne.
  • 2018 : Découverte d’un cimetière médiéval à Épinal. La fouille d’un cimetière paroissial médiéval ayant perduré jusqu’au XVIe siècle, au pied de la basilique Saint-Maurice, révèle le passé d’Épinal.


En 2019, les JNA s’étendent pour la première fois à l’Europe

Les 10èmes Journées nationales de l’Archéologie ont lieu cette année partout en France et pour la première fois en Europe.

Ces journées invitent depuis 10 ans un large public, partout en France, à découvrir les coulisses de cette discipline à travers activités pédagogiques et ludiques (simulateurs de fouilles, ateliers de céramologie, mosaïques, taille de silex, monnaie…), rencontres et visites avec les chercheurs mais aussi expositions, reconstitutions, projections, manipulations en laboratoire… Pendant trois jours, plus d’un millier de manifestations accessibles à tous se déploient sur tout le territoire, dont l’ouverture exceptionnelle de chantiers de fouilles. Temps forts en 2019, une dizaine de villages de l’archéologie accueillent les visiteurs curieux de découvrir cette discipline et les dernières avancées de la recherche : à Aléria, mais aussi à Lyon, Mandeure, Marseille, Nice, Orléans, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Toulouse et Troyes.

Pour cette nouvelle édition, les JNA s’ouvrent à l’Europe ; 18 pays européens participent ainsi aux JNA : Autriche, Allemagne, Belgique, Croatie, Espagne, Estonie, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Portugal, République d’Irlande, République Tchèque, Royaume-Uni, Slovénie, Slovaquie, Suisse. Toujours passionnés par leur patrimoine, les visiteurs sont chaque année plus nombreux à profiter en famille ou entre amis du riche programme d’activités proposées. Les JNA offrent une occasion unique de plonger dans l’archéologie du XXIe siècle. Opérateurs de fouilles, musées et sites archéologiques, laboratoires, organismes de recherche, universités, tous les acteurs de l’archéologie et de nombreux lieux culturels (médiathèques, associations…) ouvrent leurs portes et proposent au public des activités originales et interactives.

Toutes les activités :

Ateliers, circuits découvertes, conférences, dégustations, démonstrations, expositions, portes ouvertes, projections, spectacles, visites guidées, chantiers de fouille, villages de l’archéologie, centres de recherches (dépôt, laboratoires, ateliers,…) étaient au programme des Journées nationales de l’Archéologie cette année.

  • 32 chantiers de fouilles exceptionnellement ouverts au public
  • 24 centres de recherches ouverts pour expliquer la chaîne opératoire de l’archéologie
  • 10 « villages de l’archéologie »

Télécharger le dossier de presse