Et maintenant, quel sort va être réservé à la Butte Rouge ?

L’association Châtenay-Patrimoine-Environnement (ACPE) et le collectif «Butte Rouge », constitué en vue de la préservation de la cité-jardin, viennent de nous informer, au terme de l’enquête publique relative à la modification n°4 du PLU de Châtenay-Malabry, de la mobilisation exceptionnelle suscitée par cette enquête, préalable indispensable à l’engagement de l’opération de destruction qui se profile et s’avère bel et bien comme telle, la très grande majorité des immeubles la composant étant concernée. Près de 1600 observations ont été faites par voie électronique et au registre d’enquête, dont 87% d’entre elles sont défavorables.

Nous sommes nous-mêmes intervenus de la sorte, sous la signature de notre vice-présidente Christine Bru, sur le site électronique de l’enquête (notre avis) pour dénoncer l’incohérence entre cette opération et l’intérêt patrimonial avéré de l’ensemble que cette cité-jardin constitue, intérêt patrimonial implicitement reconnu par le ministère de la culture qui aurait, semble-t-il, l’intention de porter un projet de classement en « site patrimonial remarquable » (SPR).

Scrutons donc attentivement le rapport et les conclusions « motivées », à venir, du commissaire-enquêteur, qui, il est vrai, ne constituent qu’un avis, une enquête publique n’ayant de portée que consultative. Espérons précisément qu’au titre de la « cohérence » dont il s’agit, celui-ci soit défavorable et si tel est le cas, ce dont nous n’osons douter, voyons donc ce qu’en feront les autorités compétentes tant les élus vis-à-vis du PLU et vis-à-vis de l’intervention opérationnelle, que le ministère de la culture pour le classement en SPR, classement qui ne pourrait se fonder en tout état de cause sur une cité-jardin ainsi amputée.

Ce ministère n’ignore pourtant pas que le code du patrimoine prévoit (article L.631-2) la possibilité d’un tel classement par la voie d’un décret pris en Conseil d’État après consultation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture à défaut d’accord de l’autorité compétente en matière de plan local d’urbanisme.
À suivre …

Dominique Masson,
Secrétaire général de la Fédération Patrimoine-Environnement