Habemus directorem

Nous avons un nouveau Directeur général des patrimoines : Philippe Barbat a quitté l’Institut national du patrimoine, où l’on forme les conservateurs et les restaurateurs, qu’il dirigeait, pour la rue Saint Honoré. Passé par les cabinets de deux ministres (Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin), chartiste, diplômé de l’ENA, il a aussi occupé les fonctions d’adjoint au directeur au Service des Archives et a donc une bonne connaissance du périmètre qui lui est aujourd’hui confié. Notre nouveau directeur a de la chance : même les tribunes médiatiques les plus informées ne disent pas de mal de lui… pour l’instant !

Nous espérons que Philippe Barbat aura trouvé en arrivant sur son bureau le rapport commandé par la ministre sortante à Philippe Bélaval, portant sur la restructuration du ministère crée par André Malraux, et remis à son successeur.

Certes, ce rapport où l’on reconnait les qualités rédactionnelles et diplomatiques du président du Centre des monuments nationaux ouvre une série de portes  pour en reformer plusieurs aussitôt. L’auteur n’est pas Danton et la prudence le caractérise.

Mais il était bon de décrire le ministère de la rue de Valois comme un champ de mines : c’était à faire et cela a été écrit. Et, en prenant soin de recadrer ses propositions sur le cœur de la mission patrimoniale du MCC, il a sans doute une meilleure chance d’être suivi par les pouvoirs.

En particulier, la restructuration de la direction qui échoit à Philippe Barbat et surtout celle des services déconcentrés de l’Etat mérite que l’on s’y arrête. Le contour que donne l’auteur aux compétences et aux pouvoirs des DRAC et surtout des Unités Départementales de l’Architecture du Patrimoine va tout à fait dans le sens que nous partageons avec les Architectes du Patrimoine.

Du côté de la rue de Valois, pour l’instant, pas de signe politique majeur, sinon la désignation bienvenue de la présidente de la Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture (FNCC) à son cabinet, Déborah Munzer.

Par  contre, la rue Cambon, siège de la Cour des comptes s’est intéressée à la loi Mécénat. Anticipant sur la sortie du rapport, un amendement Carrez a voulu plafonner les possibilités de don des très grandes entreprises. Le Gouvernement s’y est opposé en l’état et au Sénat, Monsieur Schmitz, rapporteur pour la commission de la culture sur le sujet, a fort heureusement remis les pendules à l’heure. Pourquoi modifier ce qui marche…

Le mécénat, un sujet sur lequel on aimerait connaitre l’avis du nouveau ministre !

Alain de la Bretesche,
Président de Patrimoine-Environnement