Le projet de parc éolien de Belle-île-en-mer à l’encontre de l’environnement et de l’économie

Le 21 mai dernier a été validé par le ministère de la transition écologique et sa ministre Barbara Pompili un projet pilote de trois éoliennes au large de Belle-ile préparant le projet de deux parcs éoliens flottants qui seront mis en service entre 2026 et 2028. 

© Groume

Une zone de 130 km² a été retenue pour y installer le premier parc de 60 km² d’une puissance de 250 mégawatts. Il se situera entre Belle-Ile-en-Mer et l’Ile de Groix, dans le Morbihan. Le projet global comportera 60 éoliennes sur deux parcs de 250 et 500 mégawatts.

Le ministère rappelle qu’un débat public a eu lieu. En effet, une plateforme a été ouverte, et la plupart des avis y semblent critiques, voire franchement défavorables. La Commission du débat public organisant ce débat sur la plateforme a rendu neuf recommandations à laquelle la ministre a répondu, mais qui, en aucun cas, ne restreignent ou encadrent le projet. Les voies du débat ne peuvent donc remettre en question le projet.

Or, ces projets de parcs éoliens flottants sont plus que controversés. En effet, tant les pêcheurs artisanaux que les défenseurs de la nature, des océans et de la beauté des paysages, de l’association Sea Shepherd aux Bellilois, se rejoignent dans la lutte contre ces projets dangereux pour la faune, la flore et leur métier de pêcheur ou l’économie touristique des côtes.

Les pêcheurs dénoncent avant tout une mise à mal de la pêche artisanale, qui se pratique près des côtes et notamment dans le périmètre du futur parc éolien, au profit de la pêche industrielle qui se pratique au large et dont le périmètre n’est aucunement impacté par le projet. La zone définie du projet a été proposée par le comité régional des pêches, les petits pêcheurs se sentent lésés par cette décision prise par une instance censée les représenter.

Les câbles reliant les éoliennes au littoral empêcheront en effet toute pose de filet et détruiront également toute une zone d’écosystème.

En effet, la biodiversité risque également de souffrir de ce genre de parc éolien, notamment les coquilles Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc qui risquent de se raréfier dans cette zone actuellement riche en coquilles. 

Concernant la proximité des côtes de ces éoliennes, elle s’explique par les câbles transportant l’électricité rejoignant le littoral. Cependant, Sea Shepherd pointe du doigt l’absence de principe de précaution qui devrait protéger les habitations et littoraux.

Pour suivre les actions menées contre ce projet d’éoliennes en mer, vous pouvez suivre la Fédération des Gardiens du Large (https://www.gardiensdularge.org/), regroupant plusieurs organisations mobilisées pour la préservation des littoraux et océans.