Edito en forme de lettre ouverte

Monsieur le ministre,

Il y a quelques mois dix associations dont Patrimoine-Environnement ont adressé à l’organisation du Grand Débat National une contribution et vous en ont fait tenir la copie en sollicitant une rencontre pour échanger sur les propositions faites.

Vos collaborateurs à notre demande nous ont reçus pour un premier échange. Votre conseillère en charge du Patrimoine et le Directeur Général des Patrimoines, Philippe Barbat, devaient en principe préparer une audience. A ce jour, aucune invitation ne nous a été transmise.

Certes le vent souffle où il veut et la bise qui agitait les rond-points de nos campagnes et de nos villes, de rafales est devenue zephyr. Mais le chef de l’Etat pense apparemment qu’il ne faut pas refermer trop tôt ce chapitre. 

La démocratie participative qui fait l’objet de toutes les conversations gagnerait à être mise à la sauce action et les acteurs de la société civile que nous sommes ne demandent que de se prêter à l’exercice.

Nous avons tant de choses à nous dire…

Le projet de loi de « finances » nous inquiète : les annonces sur le « rabotage » du mécénat nous paraissent surréalistes. Nous attendons toujours le rapport de la mission interministérielle sur l’avenir de la loi Malraux. Le mécénat de compétence fait l’objet de projets de réformes incompréhensibles.

La Mission Bern que nous soutenons volontiers mériterait tout de même que nous puissions donner quelques avis !

L’articulation entre l’action dite « Cœur de ville » et l’application de la loi LCAP est un sujet qui doit être traité avant qu’il ne soit trop tard (lire l’article de Rollon Mouchel-Blaisot).

Vous le savez, nos associations, contrairement à ce que l’on croit parfois sont extrêmement favorables aux énergies nouvelles que nous n’appelons pas « renouvelables » car malheureusement une énergie dépensée ne se renouvelle pas. Nous souhaitons seulement un peu de bon sens pour éviter le trop plein du photovoltaïque que nous soutenons aussi, dans certains lieux. Mais surtout, nous voudrions que cesse le combat frontal entre les promoteurs éoliens et les défenseurs des paysages et que nous puissions agir comme certains universitaires et organismes de recherche commencent à le dire, pour une remise à plat de la politique énergétique notamment de proximité.

Nous voulons aussi que les ABF et en particulier ceux qui font un merveilleux travail pour aider en plein accord avec les communes, à la création des sites patrimoniaux remarquables soient mis en valeur pour que cesse un « bashing » révoltant et contre productif. A cet égard nous aimerions entendre que les projets de réforme de la formation de ces fonctionnaires peuvent être menés à bien. Et, puisque les couloirs bruissent de projets de déconcentration ne pensez-vous pas que la démocratie participative commanderait que notre avis vous soit donné sur cette nouvelle organisation.

L’inventaire est un peu «  à la Prévert » mais l’évocation de ce grand poète ne saurait faire peur au successeur d’André Malraux !

Monsieur le ministre pour continuer dans le registre climatique : puisque le vent se lève, nous sommes tout à fait partisans de tenter de vivre.

Alain de La Bretesche,
Président de Patrimoine-Environnement