Plan local d’urbanisme intercommunal Dijonnais, vers une atteinte à l’environnement en haute définition ?

Le 19 décembre 2019 a été adopté le PLUi-HD de la Métropole de Dijon. Ce document d’urbanisme « 3 en 1 » à l’échelle intercommunale remplace les PLU (plans locaux d’urbanisme), le Programme Local de l’Habitat (PLH) et le Plan de Déplacements Urbains (PDU). C’est sur la base de ce PLUi-HD (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal Habitat et Déplacements) que seront délivrées les autorisations d’urbanisme (permis de construire, permis d’aménager…). Ce PLUi-HD encadre également la mise en œuvre d’actions et de projets dans le domaine des transports et du logement sur le territoire. Il dessine le visage de la métropole pour les 10 à 15 prochaines années.

Vue 1 de l’église avant travaux
Vue 2 de l’église après travaux

Immeuble construit juste après le vote du PLUi-HD
L’église se retrouvant enclavée par les immeubles
Promiscuité entre l’église (gauche) et le béton de l’immeuble (droite)

Promiscuité entre l’église (gauche) et le béton de l’immeuble (droite)

La fédération Patrimoine-Environnement a été informée par ses membres délégués et associatifs en région Bourgogne-Franche-Comté de l’impact néfaste sur l’environnement et sur le cadre de vie des dijonnais qu’impliquait ce PLUi-HD.

Ce document d’urbanisme impliquerait, en dépit des recommandations de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) et d’autres entités publiques entendues par le maître d’ouvrage, entre autres, une modification des règles de hauteur sur l’ensemble du territoire de la commune de Dijon, entraînant un risque d’altération pour l’avenir de la physionomie de l’environnement urbain.

Des incohérences avec le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) dont l’un des objectifs est de « considérer les patrimoines dans leur diversité » sont présentes, tel que par exemple, la question de la préservation et du classement de « la Cité Charles Aubertin de Dijon Habitat ». Cette cité, composée de 26 maisons jumelées construites en 1932 témoigne de l’histoire urbaine du territoire. Les caractéristiques architecturales de ces maisons avec des parcelles jardinées depuis leur construction sont similaires à celles de la Cité Laurain déjà reconnues patrimoine d’intérêt local par le PLUi-HD.

Egalement, la détermination actuelle du PLUi-HD des trames verte et bleue ainsi que des corridors écologiques semblerait poser problème pour la préservation de la végétalisation urbaine et l’implantation d’un maillage vert. La Fontaine au Cayen aurait dû être classée en espace remarquable à protéger afin que soit respecté l’esprit de ces trames.

Sur les 1382 observations déposées à l’enquête publique de juin 2019 – mobilisation exemplaire, une majorité opposée au projet- peu de propositions ont été retenues par Dijon Métropole.

Une « lettre ouverte » des associations de quartier demandant une révision du projet du plan d’urbanisme en novembre 2019 a été adressée aux élus dijonnais et métropolitains, à la Préfecture et largement diffusée à la presse locale et aux Dijonnais. Cette lettre n’a pas été prise en considération et n’a pas reçu de réponse à ce jour.

Début mars 2020, Patrimoine-Environnement ainsi que d’autres associations signataires (Association les Amis des Hauts de Dijon – Association Cayen Environnement – Association Bien Vivre Dans le Quartier Larrey – Association des familles et des amis du quartier Dijon Larrey – Association Les Riverains du Quartier de Larrey – Association du Faubourg Saint Pierre – Association des Habitants de Mirande-Montmuzard-Université de Dijon – Comité de Quartier de la Montagne Sainte-Anne) a engagé une procédure de recours gracieux auprès du Président de Dijon Métropole à l’encontre du nouveau Plan Local d’Urbanisme Intercommunal intégrant le programme local de l’habitat et le plan de déplacements urbains de Dijon Métropole.

Il nous apparaît primordial que ces documents d’urbanisme de grande ampleur soient réfléchis avec l’ensemble des parties prenantes et nous préservent de constructions excessives et inadaptées afin d’assurer le maintien du bien-être des habitants et de notre biodiversité.

Affaire à suivre…