L’Eschap à la rescousse du château de Pisy (Yonne)

Château-de-Pisy-2L’association « Ensemble Sauvons le Château de Pisy » – ESCHAP – qui œuvre depuis sa création, il y a quatre ans, au sauvetage de cette forteresse du XIIIème siècle, monte en grade. Alors que le château, menacé par les intempéries et le manque d’entretien vient d’être mis en vente, l’association ESCHAP se propose de  le racheter afin d’effectuer les travaux de réparation d’urgence et de valoriser ce patrimoine…

Un lieu chargé d’histoire

Le château, l’une des dernières forteresses du XIIIe conservées, perché en haut d’une colline de l’Yonne, domine  le somptueux paysage de la Terre-Plaine qui s’étend jusqu’aux premiers contreforts du Morvan.

Son origine première est l’autorisation donnée en 1235 à Guy d’Arcy par son suzerain Anséric de Montréal d’y fonder une maison forte. Depuis lors, fiefs des ducs de Bourgogne puis des rois de France au Moyen Age et sous l’Ancien Régime, il fut la propriété des familles d’Arcy (XIIIe-XIVe siècles), de Grancey et de Montot (XIVe-1510), qui le fortifièrent, puis de Surienne et de Ragny (XVIe siècle), qui le reconstruisirent. Il passa ensuite entre diverses mains, pour devenir une exploitation agricole.

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Des bâtiments témoins de la vie seigneuriale
Si chaque époque imprima son passage au château, l’ensemble forme pourtant un tout harmonieux et majestueux.
Le château comprend aujourd’hui une basse-cour non fortifiée et un ensemble fortifié formant haute-cour, avec logis seigneurial, chapelle et ferme.
La haute-cour ou maison-forte est composée de trois grands bâtiments formant une cour intérieure à laquelle on accède par une avant-cour. Ces diverses constructions, souvent remaniées, constituaient une vaste demeure féodale qui permettait de mettre en sécurité hommes et troupeaux, lorsque les villages alentour étaient menacés de pillage.
Le corps de logis seigneurial, lui, est haut de deux étages, desservis par les escaliers à vis situés dans des tourelles (la plus ancienne date du XIIIe siècle). Les salles du rez-de-chaussée pouvaient accueillir les hommes de la seigneurie, tandis que le premier étage était réservé au seigneur, à sa famille et à sa suite. Le troisième étage, avec un chemin de ronde ménagé dans l’épaisseur du mur, abritait de vastes greniers.
Perpendiculaire à ce bâtiment, l’aile nord, traversée par la porte d’entrée, abrite une chapelle, aujourd’hui débarrassée des planchers et cloisons qui la divisaient et attestée depuis 1537.
Face au corps de logis, s’élèvent une succession de constructions à usage agricole : écuries, étables, bergeries, granges. Un pigeonnier carré surmonte la courtine qui ferme la cour.

Un monument en péril

L’état alarmant des toitures menace aujourd’hui de ruine ce château depuis le récent décès de Mme de Marenches, la dernière propriétaire.
Faute d’entretien, les toitures laissent en effet maintenant largement apparaître le jour extérieur, et menacent de s’écrouler sur les bâtiments.

Une commission des Monuments historiques, parmi lesquels le château a été classé en juillet 2013, estime les travaux à entreprendre pour sa mise hors d’eau à 166 000 euros, dont elle prendrait la moitié à sa charge, l’autre étant à celle du futur acquéreur, soit environ 83 000 euros chacun.

Le projet d’ESCHAP

L’association, créée à l’initiative de la plupart des habitants de Pisy, a activement mené le projet de reprendre et de sauver le monument.

La fondation suisse – à laquelle appartiendra le château une fois réglée la succession de la dernière propriétaire – l’a mis en vente et se dit prête à en étudier la cession à l’association.

ESCHAP lance alors une grande campagne d’adhésion destinée à recueillir le maximum de soutiens afin de crédibiliser au mieux son dossier. Mobiliser le plus de personnes autour de ce projet permettrait également de peser davantage auprès des pouvoirs publics.

Les soutiens recueillis serviront dans un premier temps à couvrir les frais de fonctionnement de l’association, puis, dès que celle-ci sera devenue propriétaire du château, il s’agira de se lancer dans la récolte des 83 000 euros nécessaires à la restauration.

Un défi pour l’association dont le projet va au-delà de la simple sauvegarde du château : l’enjeu est d’en faire un lieu culturel pour la région.

Soutenez le sauvetage du château de Pisy, adhérez !

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