Château de Lunéville : dix ans après, le château renaît de ses cendres

Château de Luneville - @Alexandre PrévotOnze ans après l’incendie qui le ravagea dans la nuit du 2 au 3 janvier 2003, le château de Lunéville (Lorraine) reprend vie peu à peu. Les travaux de restauration sont aujourd’hui très avancés et la signature en janvier 2013 d’une convention de partenariat avec le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) pour l’accueil de quatre licences professionnelles lui assure de nouvelles perspectives…

Voilà l’occasion de faire un point sur la situation de ce prestigieux monument, joyau de la Lorraine.

Une restauration difficile et de longue haleine

Le bilan de l’incendie était terrible : né dans la charpente de la chapelle, le feu s’était vite étendu à la plus grande partie du château ravageant les deux tiers des appartements princiers appartenant au ministère de la Défense, un tiers des bâtiments du conseil général de Meurthe-et-Moselle (propriétaire de l’édifice), toute la toiture de l’aile sud-est et la chapelle royale. En s’effondrant, les toits avaient également provoqué l’éboulement d’importants éléments de maçonnerie, entraînant planchers, parquets, boiseries, statues, statuettes et faïences.

Le formidable élan de soutien né en France, en Europe et bien au-delà ainsi que la réaction immédiate des pouvoirs publics – ministère de la Culture et conseil général de Meurthe-et-Moselle – mobilisèrent les efforts dès après l’étude de la restauration du château en 2004 sous le patronage de l’architecte des monuments historiques.

Officiellement commencés en 2005, les travaux, financés par le ministère de la Défense et le conseil général de Meurthe-et-Moselle avec l’appui de crédits européens, ont fait du château le chantier patrimonial le plus important actuellement en cours en Europe. Le coût total estimé de ces travaux (reconstruction et restauration) est de plus de 100 millions d’euros, réparti à 60 % pour l’État propriétaire et 40 % à la charge du département.

L’association Lunéville château des Lumières

Une association, Lunéville Château des Lumières, est également née de l’initiative conjointe du conseil général de Meurthe-et-Moselle, du conseil régional de Lorraine, des villes ducales de Commercy, Lunéville et Nancy, et des quatre grands médias de la région (les journaux L’Est Républicain et Le Républicain Lorrain, les télévisions France 3 et France Bleu Sud Lorraine). Vouée à la renaissance du château et de ses collections, elle a déjà mobilisé 4 200 donateurs, dont 950 ont adhéré. Lui est associé un Club des partenaires, pour les entreprises. L’association comptabilisera plus d’un million d’euros de dons, 3 500 donateurs et près de 800 adhérents. Les fonds récoltés sont confiés à la Fondation du Patrimoine. Plusieurs publications et éditions, ainsi qu’un site Internet permettent de suivre l’évolution du chantier.

La fin des travaux de restauration est prévue pour 2023, soit vingt ans après l’incendie.

Un nouveau souffle : l’installation du Cnam au château en 2013

Le 10 janvier 2013, le conseil général de Meurthe-et-Moselle offre au château de Lunéville une nouvelle destinée en signant une convention de partenariat avec le Conservatoire national des arts et métiers. Dans l’espoir que formation et recherche constituent deux nouveaux moteurs pour son développement économique et culturel, le château accueille donc cette grande école. Le Cnam s’approprié les lieux et propose une offre de quatre formations en alternance mises en oeuvre dans les espaces pédagogiques du château : une licence professionnelle Assistant chef de projet culturel et patrimonial en partenariat avec l’Institut national du Patrimoine et de son département des Restaurateurs ; une licence professionnelle Développement et protection du patrimoine culturel ; une licence professionnelle Management des organisations avec une spécialité Management des petites entreprises et des entreprises artisanales et un titre professionnel Entrepreneur de petite entreprise des métiers du bâtiment.

Un pôle de recherche sera également mis en place au sein même du petit Versailles lorrain. «Sous l’impulsion et la responsabilité du laboratoire H2TS, nos activités de recherche auront vocation à constituer un lieu de création de savoirs, en particulier sur le développement des innovations techniques, techno-scientifiques et industrielles», explique-t-on au Cnam.

Saluons la mobilisation de toute une région, qui, onze après l’incendie,  a permis au château des ducs de Lorraine de reprendre vie.

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