Célébration de la Saint-Jean, revitalisation du patrimoine immatériel

Le 21 juin dernier, en même temps que la Fête de la musique, avait lieu la fête du solstice d’été aussi appelée Fête de la Saint-Jean, célébrations aux origines ancestrales. Retour sur cet événement festif, tradition inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de L’UNESCO sous le nom de Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées (Andorre, Espagne, France). Revitalisée depuis quelques années grâce aux associations locales et municipalités, la fête lors de laquelle on brûle le brandon continue d’exister et d’évoluer en traversant les époques.

©spain.info
© Eth Ostau Comengès

Dans les Pyrénées, en pays de Comminges et Barousse, l’association Eth Ostau Comengès s’attache notamment à sauvegarder, documenter et revitaliser la fête du solstice d’été depuis plusieurs années à travers de nombreuses activités. La mission que s’est donnée cette association, en plus de défendre la langue régionale, l’Occitan, est en lien direct avec les concepts inscrits dans la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel de 2003 : prise de conscience de l’importance des coutumes et particularités régionales, entretien et recréation des traditions. Cette année, le mois de juin était chargé pour Bernat Ménétier, intervenant de l’association qui a parcouru le territoire pour présenter : un cycle de quatre conférences, deux expositions itinérantes (notamment aux scolaires), constituer un reportage photo sur la préparation des brandons et enfin la célébration du brandon dans la commune de Sarp.

Lors de l’embrasement du brandon à Sarp, l’association Eth Ostau Comengès s’est attachée à recréer gestes ancestraux et cérémonie traditionnelle impliquant tous les âges (dans cette cérémonie de passage, chaque génération a un rôle à tenir).
L’attention est portée sur l’arbre de la Saint-Jean, appelé brandon en français ou halhar ou har en occitan gascon, et qui est l’élément central de la fête. Son bois est celui d’un tronc de conifère choisi par les organisateurs plusieurs mois à l’avance afin de ne pas déranger l’équilibre de la flore locale, séché et fendu en de multiples endroits afin d’y placer des coins de bois. Placé au centre du village, ce bûcher doit éclairer la nuit, les braises étant traditionnellement récupérées au matin, signe de prospérité pour les foyers. C’est ainsi que 45 brandons ont illuminé le territoire les 21 et 22 juin 2019 pour une prise de conscience de la symbolique de la communauté villageoise.

Préparation du brandon ©Ville de Regades et allumage du brandon
©Eth Ostau Comengès

Le devoir d’accompagnement des communes dans la revitalisation de cette tradition s’accompagne d’un travail de communication afin de faire rayonner ces célébrations au-delà de la sphère locale, en la faisant entrer dans la sphère touristique. Il ne faut pas oublier que ce patrimoine immatériel peut, dans sa forme festive et événementielle, constituer un levier de développement touristique et donc économique des territoires.


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