Une extinction programmée des politiques nationales en matière de patrimoine : après le cas des villes et pays d’art et d’histoire, celui des sites classés ?

De source autorisée, nous avons été informés de la poursuite par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire du projet de déconcentration de l’instruction au titre des sites classés de l’ensemble des autorisations de travaux.

Toiture du château de Malbrouk et une rangée d’éoliennes © Cyril Sola

Une telle démarche participe d’une volonté générale de régression des pouvoirs de l’administration centrale dans son rôle coordinateur, au regard en particulier de l’objectif de libéralisation de l’économie.

D’autres champs de l’action patrimoniale sont ainsi par exemple concernés, tel le dispositif relatif aux villes et pays d’art et d’histoire dont la sélection et le suivi pourront ne plus se faire qu’au plan régional. Le président de l’association Sites et Cités, Martin Malvy, s’est d’ailleurs insurgé contre une telle évolution.

Se dirige donc t-on vers l’abdication de toute politique nationale en matière de protection et de mise en valeur de nos patrimoines ? Cela porte à réfléchir à un moment où l’on met l’accent sur le patrimoine mondial géré par l’UNESCO devant laquelle les État eux-mêmes doivent se porter garants de la conservation de la valeur universelle exceptionnelle et de l’évolution harmonieuse des biens inscrits et de leurs zones tampons.

Que sont appelées à devenir dans un tel contexte les commissions nationales en la matière (Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, Commission supérieure des sites, perspectives et paysages) ?
Une très grande vigilance s’impose plus que jamais pour éviter de fait le démantèlement de ces nobles politiques qui ont permis à notre pays de rayonner dans le monde (voir l’afflux touristique en particulier).
Nous nous employons à une telle vigilance et vous incitons, chacun dans votre rôle, à en faire de même.

Dominique Masson,
Secrétaire général de Patrimoine-Environnement

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