Mont-Saint-Michel : pour un accès digne de ce grand patrimoine. Lettre au Premier Ministre

Ce que donnerait le futur gué d’accès au Mont-Saint-Michel s’il était à la cote 7,30 m.

Ce que donnerait le futur gué d’accès au Mont-Saint-Michel s’il était à la cote 7,30 m.

Pour éviter que le Mont-Saint-Michel ne s’ensable irrémédiablement, le rétablissement du caractère maritime du Mont a été décidé et doit permettre de renouveler l’approche du site, dans l’esprit des traversées. Mais le projet actuel prévoit la construction au pied du Mont, d’une plateforme en béton élevée à la côte de 7,30m. Les défenseurs du patrimoine réclament l’abaissement de cet ouvrage à la côte de 6,80 mètres. C’est aussi le point de vue des commissions nationales chargées des monuments historiques et des sites ainsi que l’UNESCO.

Alertées par l’association des amis de Genêts, de ses environs et de la Baie du Mont-Saint-Michel (AGEB), la LUR et Patrimoine-Environnement ont adressé une lettre au Premier Ministre pour demander un réexamen de ce dossier afin d’éviter une atteinte grave à cet élément du patrimoine mondial de l’humanité.

En savoir plus…

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Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 34 COM 7B.83, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
  3. Prend note des conclusions de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de novembre 2011, en particulier en ce qui concerne l’impact négatif des éoliennes sur le cadre paysager du bien qui est porteur de son contexte et véhicule sa valeur universelle exceptionnelle .
  4. Recommande vivement à l’État partie de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission;
  5. Accueille avec satisfaction l’identification par l’État partie d’une zone d’exclusion des éoliennes au-delà de la zone tampon et incorporée dans les mécanismes de planification et note par ailleurs avec intérêt la mise en œuvre de procédures de modélisation des terrains afin d’évaluer l’impact visuel des projets ;
  6. Prend également note de la définition d’une méthode reproductible d’établissement d’une telle zone d’exclusion, basée sur des éléments cartographiques établis par ordinateur et par une approche de terrain ;
  7. Prend note par ailleurs du projet de destruction de la digue-route construite au XIXe siècle et de son remplacement par un pont passerelle qui permettra au Mont d’être vu comme une île et demande que son insertion soit compatible avec la Valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  8. Prend en outre note du besoin urgent d’élaboration d’un plan de gestion intégré du bien et demande par ailleurs à l’État partie d’élaborer ce plan sur la base de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle et d’une approche basée sur le paysage pour la gestion du bien, de sa zone tampon et de son cadre général, et, de mettre en place un Comité de coordination destiné à contrôler la mise en œuvre du plan de gestion ;
  9. Demande en outre à l’État partie de soumettre, d’ici le 1er février 2013, à l’examen du Centre du patrimoine mondial et des Organisations Consultatives des exemplaires du projet de plan de gestion ;
  10. Demande enfin à l’État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.