La Normandie, terre de cinéma !

Les 19e Rencontres de l’association Patrimoine(s) qui se sont tenues le 24 novembre 2018 à Lyons-la-Forêt avait pour thème « Quand le patrimoine fait son cinéma ». Les intervenants du jour et d’autres qui n’avaient pu être présents ont accepté de participer à un dossier de la revue Etudes Normandes.

La revue Etudes Normandes qui, par le passé, avait déjà publié des contributions issues de nos rencontres annuelles, a encouragé la confection d’un dossier de 52 pages, dont le titre est devenu « Quand la Normandie fait son cinéma », paru dans le numéro 16 début décembre 2020.

Les articles abordent tant les aspects historiques que pédagogiques, professionnels et économiques selon une partition ternaire abordant : 1/ les tournages auxquels la Région et des Villes sont attachées pour des raisons d’image principalement et de retombées économiques, 2/ les artistes né-e-s dans la Région ainsi que les initiateurs de formations professionnelles de l’image animé et 3/ la diffusion des films tant par les cinémas de centre-ville et centre-bourg et les multiplexes installés en périphérie, que les festivals qui fleurissent un peu partout.

On peut se procurer le numéro (8,90 €) dans les librairies L’Armitière (Rouen), La Galerne (Le Havre, Guillaume (Caen) et d’autres. Il peut aussi être commandé (bon de commande joint).

Pour donner aux futurs lecteurs une idée de la richesse du dossier, voici ce qui vous y trouverez sous chaque rubrique, annoncé dans cet extrait de l’édito.

Terre de tournages ! Près de 670 films ont eu pour décor la Normandie depuis 1910. On peut être fier de cette profusion, sans doute en partie liée à la proximité de la capitale. Souvent éphémères, les retombées d’image de ces tournages peuvent parfois être durables et inattendues… comme cette fabrique de parapluies à Cherbourg.

Vivier d’artistes ! Sans doute doit-on à la diversité de nos territoires les nombreuses carrières de comédiens comme Bourvil, de cinéastes comme Ariane Doublet et sa filmographie sensible proche des habitants de son Pays de Caux natal. Un lieu de création comme le Moulin d’Andé, dans l’Eure, accueille toute l’année des résidences d’artistes pour l’écriture de scénarios ou de musiques de film et parfois pour des tournages… Mais aussi les formations : c’est en Normandie qu’a été inventée la filière audiovisuelle, bac et post-bac, véritable pépinière de professionnels.

Terre de diffusion ! C’est là qu’il est utile de retourner aux sources du cinéma forain itinérant, de saluer les initiatives pour réhabiliter les cinémas de centre-ville et de centre-bourg. Parfois restaurées par la Ville, comme Le Viking au Neubourg, ces salles privilégient les films Art et Essai. A Bueil, c’est un musée consacré aux métiers de l’image, créé par la fille du cinéaste Jean Delannoy avec le concours de la mairie…

Les festivals accompagnent cette effervescence, du plus grand à Deauville aux plus modestes comme Les Egaluantes de Carentan. Ils donnent à voir des films hors circuits commerciaux, organisent des débats avec les réalisateurs et les acteurs, promeuvent toutes formes d’activités alternatives : si l’engagement est souvent citoyen, il peut être scientifique, culturel mais toujours convivial…

Pour autant, la Normandie pourrait sans doute mieux faire ! Une incursion dans les statistiques de la diffusion révèle, contre toute attente, une région bien frileuse en matière d’implantation de cinémas, Art et Essai ou pas, particulièrement dans les centres-villes des communes de taille moyenne. Les maires pourraient se pencher sur la question, pour continuer à attirer cinéastes et spectateurs. Toutefois, la politique de l’image de la Région et de ses nombreux acteurs est maintenant bien implantée pour favoriser des retombées de toute nature qui inscrivent l’audiovisuel comme un secteur d’activité à part entière.

Gérald Orange, vice-président de Patrimoine(s),
Association membre de la Fédération Patrimoine Environnement
Membre du comité de rédaction de la revue Etudes Normandes