EDITO – Quels paysages à compter de 2022 ?

Au fur et à mesure que monte la mousson présidentielle, les associations du patrimoine et des paysages s’interrogent sur le devoir qui est le leur de présenter une plateforme à la hauteur non pas des compétences du premier ministre, voire de la dame Pompili mais des grands desseins qui doivent être ceux du chef de l’Etat.

Au moment où se préparent les réunions entre les principaux acteurs du monde associatif, Patrimoine-Environnement souhaite tout d’abord que la voix des habitants de ce pays soit entendue lorsqu’elle défend
« une partie du territoire telle que perçue par eux, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations».*

La clameur publique la plus évidente dans ce domaine est certainement la protestation des populations contre les éoliennes, laquelle a été entendue parfois jusqu’au palais présidentiel, mais jusqu’ici sans aucun succès.

Il faut y ajouter d’évidentes régressions telles que la réforme des sites inscrits, laquelle,sans autre forme de procès a mis à bas plusieurs dizaines d’années d’organisation de la protection des paysages.

On reste frappé, dans un pays précurseur de la protection du Patrimoine, marqué par les trois lois fondatrices de 1913 sur les Monuments, de 1930 sur les sites et de 1962 sur les secteurs sauvegardés, de la facilité avec laquelle ces protections peuvent disparaître lorsque des intérêts publics ou privés le demandent.

Il nous semble que, dans la fonction de bonne régulation des pouvoirs publics, la voix du chef de l’Etat doit être mieux entendue et qu’elle demande au Parlement un texte qui verrouille ces protections.

Enfin, selon le dernier rapport de la commission ad hoc du Sénat sur l’application des lois: quarante trois lois, adoptées par la dernière session du Parlement nécessitaient des textes d’application. Or, sur les vingt-huit textes concernés, 62 % seulement ont fait l’objet de telles mesures.

S’agissant des crédits du fameux plan de relance : on aimerait que les conditions de répartition aux différentes formes de patrimoine soient mieux identifiées.

*Extrait de la Convention Européenne du Paysage

Alain de la Bretesche
Président de Patrimoine Environnement