Association du mois : La Boise de Saint-Nicaise

La Boise Saint-Nicaise, association adhérente à Patrimoine-Environnement, est fière d’annoncer que le projet des brasseurs Ragnar a été choisi pour la reconversion de l’église Saint-Nicaise.

Quatre églises rouennaises appartenant au patrimoine municipal, qui ne sont plus consacrées au culte et n’accueillent plus de public, ont fait l’objet d’un appel à projets lancé en mai dernier afin de leur offrir une seconde vie et ainsi préserver le patrimoine. Après la réception des offres et la tenue d’un jury pour choisir les meilleurs projets, les lauréats sont désormais connus.

Saint-Nicaise : « Brasseire Ragnar », présenté par Pierre-Marie SOULAT, Benoît ROUSSET et Judicaël de LA SOUDIÈRE-NIAULT, lieu de production de bière, mais également d’accueil du public ouvert sur le quartier, de consommation (seulement 5% de la production du site), d’« histotainment » à travers la mise en valeur du lieu et du mobilier appelé à rester sur place, aussi bien les meubles que le mobilier archéologique. Le choix d’un usage des lieux par bail emphytéotique ainsi que d’une plateforme technique réversible permettra à l’édifice de ne pas être endommagé et de conserver son intégrité. Par ailleurs, un pourcentage du bénéfice des ventes ira à l’entretien et à la conservation de l’église dans un premier temps ; pour ensuite permettre le financement d’autres projets de restauration dans le département (poursuivant la longue tradition de bienfaitrice de la paroisse de l’église Saint-Nicaise).

©Maxime Jouet, Caroline Bazin et La Boise Saint-Nicaise Brasserie Ragnar®

Bertrand Rouziès, pour la Boise de Saint-Nicaise, nous explique la manèire dont a été pensé le projet pour une conservation et une entretien du bâti :

« Lorsque la Boise et les brasseurs ont décidé, peu avant l’été, de fusionner leurs projets, il était convenu dès le départ que nous maintiendrions le maximum d’éléments du mobilier et de vestiges sur place, qu’ils seraient restaurés et mis en valeur, joués pour les cloches et les orgues, car ils sont aussi l’âme du lieu. Avant même que le résultat de l’appel à projets sur Saint-Nicaise ne soit publié, la Boise s’est rapprochée de la réunion des musées métropolitains pour que le principe d’un partenariat soit posé, en vue de l’animation dans l’église-brasserie d’un espace muséal où seront rassemblés les principales pièces du mobilier que les brasseurs, le diocèse, la Boise et la DRAC s’entendront à conserver sur place, en plus de l’ensemble des statues, pour lesquelles un budget de restauration est prévu.

Pour la première fois peut-être en France, la reconversion d’une église n’impliquera pas la conservation de sa seule enveloppe, plus ou moins altérée : vitraux Renaissance et art déco, maître-autel, statues, orgue de chœur, ensemble campanaire, vestiges et pièces de mobilier divers resteront à Saint-Nicaise et rappelleront sa fonction initiale. Notre seul regret : le grand orgue de tribune Rochesson, un des plus beaux et des plus puissants orgues néoclassiques de France, ne pourra demeurer, car l’acoustique de l’église va être modifiée par le réaménagement de son volume. Hostile à son transfert à l’église du Saint-Esprit à Paris, tel qu’envisagé en catimini par la ville, la Boise propose son transfert, après restauration, à l’auditorium régional de la chapelle Corneille tout proche, qui dispose de l’espace et du volume appropriés, de manière à ce qu’il reste dans le quartier Saint-Nicaise et soit joué. La région Normandie a été sollicitée pour relancer ce vieux projet avec les organistes volontaires.

Pour conclure, si ce projet, très attendu dans le quartier et à Rouen, a su créer un tel engouement, une telle dynamique dans une ville sinistrée, c’est qu’il s’est fait dans le respect des lieux et de leur histoire, en liaison avec les riverains, en toute transparence (c’est le seul de tous les projets à s’être très tôt dévoilé et exposé à la critique) et en coordination étroite avec l’association référente et ses partenaires locaux et nationaux. Il est, de ce point de vue-là, exemplaire. Jamais avec les services de la ville nous n’avons pu établir une telle relation de confiance. Nous espérons que sur ce point aussi les choses évolueront. La Boise accompagnera le chantier à toutes ses étapes (le chantier aussi doit être exemplaire) et travaillera à l’enrichissement et à l’animation du volet patrimonial. Il faudra rester vigilant jusqu’à l’achèvement de l’opération, en 2022-2023, et après, pour que la lettre et l’esprit de notre engagement soient respectés. »

Bertrand Rouziès pour la Boise de Saint-Nicaise

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