Annulation du Salon International du Patrimoine Culturel

« Le patrimoine, c’est gourmand ! » déclarait le 15 septembre dernier Stéphane Bern dans une émission télévisée, partageant ainsi son enthousiasme et invitant chacun à découvrir monuments, sites et autres merveilles qui font la richesse de nos territoires.

Et oui, le patrimoine, c’est généreux et ouvert à tous ! Aux passionnés d’Histoire, mais finalement à tous les curieux. C’est à côté de chez soi, à découvrir seul ou en famille. Le patrimoine ne demande qu’à être connu, entretenu, restauré, et à accueillir du public.

Le patrimoine ce sont des hommes et des femmes engagés au quotidien à faire vivre les trésors de nos territoires : restaurer, conserver, transmettre, durer !

C’est ainsi que 315 exposants – associations du patrimoine, entreprises de métiers d’art, architectes du patrimoine, opérateurs publics, collectivités territoriales et chambres de métiers régionales – se préparaient en vue de la prochaine édition du Salon International du Patrimoine Culturel, pour ce grand rendez-vous annuel d’octobre avec le public au Carrousel du Louvre. 

Malgré le contexte perturbé, les professionnels du patrimoine manifestaient ainsi leur attachement à ce salon incontournable, emblématique de la créativité et des savoir-faire français. Chacun portait de grands espoirs en cette édition, mais c’était sans compter avec l’évolution de la situation sanitaire liée au coronavirus. Les dernières mesures de limitation des rassemblements prises par les pouvoirs publics pour faire face à l’accélération de l’épidémie ont entrainé l’annulation de cette 26ème édition du Salon.

La situation de crise et ses conséquences

Le monde de l’événementiel vit des heures difficiles. Les salons, au cœur de l’économie et la principale porte d’entrée vers les marchés, subissent de plein fouet des annulations en chaine à une échelle jamais vue encore.

Privés de l’accès premier à leurs marchés, les professionnels des métiers d’art, sans bruit, sans client, s’enfoncent dans une détresse profonde. La situation du secteur est un désastre. 

Ce qui, hier, était à durée limitée, lors du confinement, ne se limite plus aujourd’hui au franchissement d’une épreuve difficile mais s’oriente vers un naufrage, sans salons, sans perspectives, et sans chiffres d’affaires. C’est maintenant que nos ateliers sont en situation de noyade.

Que font les pouvoirs publics ? Les dizaines de milliers d’ateliers indépendants que nous sommes sont-ils purement et simplement sacrifiés ?

L’État n’a pas entendu les besoins du secteur d’être réuni au sein d’une seule branche professionnelle, n’a pas entendu notre besoin d’un code NAF unifié. Ainsi aujourd’hui, il est facile de ne pas nous voir ! De ne pas entendre la détresse de nos ateliers ! De nous laisser disparaître avec les mauvais jours !

Pendant que les discours s’accordent pour indiquer que le patrimoine et les métiers d’art sont attractifs, sources d’innovation, d’économie durable et territoriale, la responsabilité politique engage à être à la hauteur de la situation de crise à laquelle les ateliers d’art font face avec pour seuls appuis leur ténacité, leur courage et leur force collective.

Aude Tahon,
Présidente d’Atelier d’art de France
Présidente du Salon International du Patrimoine Culturel


Notre programmation pour ce Salon du Patrimoine dématérialisé
  • Du 28 au 31 octobre 2020 : Conférence des associations nationales du patrimoine, sur le thème : Quel impact a ou peut avoir la crise actuelle sur le patrimoine?  Disponible sur : www.patrimoineculturel.com/ à partir du 28 octobre
  • 29 octobre 2020 : Reconquête des entrées de ville, de bourg et de territoire, conférence gratuite en ligne, organisée sur Zoom de 14h30 à 16h – Inscription