Le patrimoine religieux de Rouen en pleine mutation

On disait de Rouen que c’était la ville aux 100 clochers. Lourde responsabilité pour les responsables locaux du patrimoine et pour les collectivités, dont la ville de Rouen, à entretenir ces monuments. La responsable locale de la Mairie, rencontrée avant l’été, nous disait que la ville avait un budget d’à peu près un million d’Euros pour sauvegarder et valoriser ce patrimoine, insuffisant pour s’occuper de tous les monuments historiques de Rouen, d’où la nécessité de déterminer des priorités et d’effectuer des choix.


Vue de Rouen, Abbatiale de Saint Ouen en arrière plan


Le premier concerne quatre édifices patrimoniaux remarquables de Rouen, autrefois dédiés au culte qui sont aujourd’hui désaffectés et libres d’occupation. La ville a souhaité leur donner un nouvel avenir et a lancé l’an dernier un appel à projets « Rouen réinvente son patrimoine : Pierre, Paul, Pelletiers, Nicaise ». Il concerne l’église de Saint Pierre du Chatel, l’église Saint Paul, l’église Sainte Croix des Pelletiers et l’église Saint Nicaise. Pour trois de ces églises, des propositions ont été reçues. L’église Saint Pierre du Châtel qui est en grande partie  en ruines va être transformée en restaurant avec rooftop et hébergement, l’église Sainte Croix des Pelletiers va être transformée en halle gourmande, espace de coworking et espace de coliving, l’église de Saint Paul, très enclavée n’a pas reçu de projet de repreneur à ce jour et l’église de Saint Nicaise, la plus emblématique et vaillamment défendue par la Boise de Saint Nicaise, association membre de Patrimoine Environnement va devenir une brasserie authentique et un lieu de vie hors du commun comme nous ont dit les deux jeunes repreneurs très motivés.


©Maxime Jouet, Caroline Bazin et La Boise Saint-Nicaise Brasserie Ragnar®


Certains d’entre nous regrettent ces évolutions vers des lieux commerciaux mais on doit noter que le volet patrimonial et un grand nombre des éléments de ces monuments historiques seront conservés et valorisés faute de quoi ils auraient été détruits pour construction d’immeubles modernes. Dès que les conditions sanitaires le permettront,

Patrimoine Environnement Normandie organisera une visite des quatre lieux suivi d’une table ronde échange avec les différentes parties prenantes.

A noter aussi : l’abbatiale de Saint Ouen de Rouen qui est fermée temporairement depuis le 26 Octobre 2020 pour des raisons de sécurité. Une étude réalisée par l’architecte en chef des Monuments Historiques montre des détériorations à l’intérieur de la nef avec risque de chutes de pierre. En conséquence, d’importants travaux de restauration devraient être entrepris prochainement a annoncé la mairie de Rouen.

Nos églises urbaines et rurales : un patrimoine à préserver

Bertrand BAILLEUL
Délégué Régional Normandie de Patrimoine-Environnement