Le fort du Salbert, patrimoine de Belfort, fait peau neuve !

Comptant parmi la vingtaine de forts présents dans le Nord de la Franche-Comté, le fort du Salbert dans le territoire de Belfort, vient de faire peau neuve ! Inauguré le jeudi 7 décembre, suite aux travaux entamés cet été, sa restauration annonce l’ouverture d’une nouvelle ère au sommet de la colline qui domine la trouée de Belfort.

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Un peu d’histoire : les forts protégeaient la frontière Est des éventuelles invasions

De son vrai nom fort Lefebvre, le fort du Salbert a été construit entre 1874 et 1877 et baptisé du nom du général éponyme. Ouvrage faisant partie des fortifications de l’Est de la France, il s’agit de l’un des premiers forts a avoir été construit.

Historiquement, les forts datent de l’après-guerre franco prussienne de 1870. Suite à la défaite de l’Empire et la perte de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, l’armée française décident d’ériger des fortifications tout au long de la frontière Est afin d’empêcher de nouvelles invasions. « Ces forts étaient distants d’une quinzaine de kilomètres l’un de l’autre. Comme les portées des canons à l’époque étaient de 9 kilomètres, on pouvait croiser le feu d’un fort à l’autre et neutraliser tout ce qui passaient entre les forts. Cela permettait de stopper l’armée adverse et de préparer nos troupes à une contre-attaque », explique Patrick Baudier, président de l’association du Fort du Mont Bart à Bavans qui faisait partie de cette ceinture fortifiée.

En dépit de ce rôle capital appartenant au passé, aujourd’hui les forts font régulièrement l’objet du vandalisme. C’est le cas du fort du Salbert qui, en 2001, a connu une vague de casses sans précédent : trois tentatives d’explosions à la bombe artisanale mettent un terme à son exploitation touristique. Une situation déplorée par Hubert Schmaltz, président de l’association Atome qui assure la rénovation et l’entretien du fort du Salbert : « Les salles ont été vandalisées. On a sorti dix à douze tonnes de ferrailles sans compter les gravats. Si les gens se contentaient de visiter, ce ne serait pas gênant » et d’ajouter « Aujourd’hui, notre fort est sécurisé. Les accès qui avaient été ouverts ont été fermés par les services techniques de la ville ».

Le rôle capital des associations 

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre Mondiale que l’armée revend les forts aux communes pour la plupart. À leur tour, les municipalités confient la gestion et l’entretien de ces fortifications à des associations. La contribution des bénévoles y est pour beaucoup dans l’entretien et l’animation des forts. L’intervention par ailleurs de troupeaux de chèvres, moutons mais également lamas assure quant à elle un « désherbage écologique » des sites, comme c’est le cas aux forts de Bessoncourt, de Meroux et du Mont Bart. « C’est toujours ça que les bénévoles des associations n’ont plus à faire ! », déclare Patrick Baudier, président de l’association en charge de ce dernier.

Quant au fort du Salbert, au-delà de ce premier désherbage, c’est un nettoyage plus sérieux qu’il vient de subir : arbres coupées, salles nettoyées, trous au sol bouchés, système de ventilation qui avait été vandalisé retiré, et la cour entièrement dégagée. De quoi accueillir de nouveau les touristes !

Richelieu vue du ciel éoliennes

La cour du fort du Salbert est désormais entièrement dégagé © Radio France – Nicolas Wilhelm

Les forts transformés en lieux de vie

Progressivement, les forts sont devenus des lieux d’animation qui accueillent des activités sportives et des événements culturels. Après avoir fait peau neuve, le fort du Salbert a en effet organisé au début du mois une rencontre d’air soft – un jeu entre équipes qui consiste à utiliser des répliques d’armes à feu propulsant des petites billes en plastique – et projette d’héberger un salon des artisans.

L’association Atome qui assure la rénovation et l’entretien du fort du Salbert est également en charge d’un autre fort, celui de l’Otan, où un musée dédié au matériel de l’armée de l’air devrait voir le jour.

 

Informations pratiques
  • Association Touristique des Ouvrages Militaires et de l’Environnement du Salbert (ATOMES)
  • Cité des associations – Bureau de la Caponnière – 2 rue Melville – 90 000 Belfort
  • Site internet
  • E-mail : association.atomes@gmail.com
  • Téléphone :  06 08 46 81 45 (Hubert Schmaltz, président) / 06 95 02 27 89 (Franck Carrere, secrétaire)