Le Conseil d’État valide le projet de rénovation de La Samaritaine

Samaritaine_0001_2galerie-va-chercher-les-flux-bLe Conseil d’Etat, le dernier degré de juridiction administrative, a validé vendredi 19 juin le projet de  460 millions d’euros de rénovation du groupe LVMH (propriétaire de la Samaritaine) par l’agence Sanaa, alors que le permis de construire du 17 décembre 2012 avait été annulé par un arrêt de la cour administrative d’appel de Paris le 5 janvier dernier (qui confirmait le jugement du 13 mai 2014 du tribunal administratif de Paris).  Le Conseil estime ainsi que le projet  « ne méconnaissait pas » les règles du plan local d’urbanisme (PLU) parisien.

« Après avoir précisé l’interprétation des règles du plan local d’urbanisme (PLU) de Paris relatives à l’intégration des constructions nouvelles dans le tissu urbain existant, le Conseil d’État a estimé que le projet, en particulier la façade en verre ondulé prévue sur la rue de Rivoli, ne méconnaissait pas ces règles »

Le rapporteur public avait demandé au Conseil d’Etat « de laisser s’écrire, rue de Rivoli, une « nouvelle page de l’histoire de l’architecture de Paris ».

Le combat des associations de défense du patrimoine

LVMH avait saisi  la cour administrative d’appel de Paris. Cette dernière avait annulé le permis de construire jugeant que, d’après son interprétation du PLU parisien, le permis « ne satisfaisait pas aux prescriptions de l’article UG.11.1.3 du règlement du plan local d’urbanisme de Paris, aux termes duquel :

« Les constructions nouvelles doivent s’intégrer au tissu existant, en prenant en compte les particularités morphologiques et typologiques des quartiers (rythmes verticaux, largeurs des parcelles en façade sur voies, reliefs…) ainsi que celles des façades existantes (rythmes, échelles, ornementations, matériaux, couleurs…) et des couvertures (toitures, terrasses, retraits…) ».

En effet, la cour a estimé que cet édifice, d’architecture résolument contemporaine, se caractérisant notamment par une façade de grande dimension couverte d’un habillage de verre sérigraphié de points blancs et doté d’ondulations verticales, ne s’intégrait pas suffisamment dans la section de la rue de Rivoli dans laquelle il était destiné à s’insérer, qui est bordée d’immeubles, construits au XIXème siècle et au début du XXème siècle, possédant une cohérence d’ensemble tenant à l’usage de la pierre en façade ainsi qu’à la présence de toitures en brisis en zinc ou en ardoises et de balcons et fenêtres présentant une unité d’aspect et des volumes relativement réguliers ».

Le Conseil d’État a jugé quant à lui « qu’il fallait retenir une interprétation plus ouverte de l’article UG 11 du PLU » et a évoqué le souci d’éviter le « mimétisme architectural ». L’article autorise « dans une certaine mesure la délivrance de permis pour des projets d’architecture contemporaine pouvant s’écarter des « registres dominants » de l’architecture parisienne en matière d’apparence des bâtiments, et pouvant retenir des matériaux ou teintes « innovants » ».

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