La chapelle de Le Corbusier vandalisée à Ronchamp

chapelle Corbu

G.Vielle, la chapelle Notre-Dame du Haut, Ronchamp © ADAGP, 2013, Paris

À Ronchamp (Haute-Saône), au sommet de la colline de Bourlémont, la chapelle Notre-Dame-du-Haut érigée par Le Corbusier en 1955 a été vandalisée au cours du mois de janvier 2014 : un vitrail, unique œuvre signée par l’architecte, a été brisé et un tronc destiné à recevoir des quêtes totalement arraché et jeté à l’extérieur du bâtiment.

Les dégradations de cet édifice, inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1967 et  titulaire du label « Patrimoine du XXème siècle », ont eu lieu vendredi 17 janvier. « Ils ont cassé en mille morceaux le seul vitrage signé Le Corbusier. Il les a tous peints, mais c’est sur ce vitrage incolore où il avait dessiné la Lune, qu’il avait apposé sa signature », a indiqué Benoît Cornu, premier adjoint au maire de la commune.

L’association Oeuvre Notre-Dame-du-Haut, propriétaire du site de la colline de Bourlémont en charge de l’entretien et de la gestion, a d’ores et déjà nommé Pierre-Alain Parot, maître-verrier, conservateur et restaurateur à Aiserey, près de Dijon, de la restauration du vitrail : un travail d’assemblage titanesque eu égard à l’étendue des dégâts.

Cet acte de vandalisme a déclenché une plus vaste réflexion sur la sécurité, la préservation et l’entretien d’un patrimoine inscrit aux Monuments Historiques. La Fondation Le Corbusier réclame d’urgents travaux de sécurisation de la chapelle. Une requête que partage le maire de la commune, rappelant que l’édifice est en proie à de sérieux « problèmes d’humidité, d’infiltration d’eau et de mauvaise conservation de la maçonnerie ».

Un peu d’histoire…

La chapelle Notre-Dame-du-Haut se dresse sur une colline  chargée d’histoire. Si les premières traces d’habitation de la colline remontent à l’antiquité, les pèlerins viennent s’y recueillir depuis le Moyen-Âge, notamment lors de la nativité de la saint-Vierge célébrée en septembre. Au XIXème siècle un nouveau sanctuaire est accolé à la chapelle et 1873 verra le plus grand pèlerinage de son temps : 30 000 pèlerins venus de Franche-Comté, d’Alsace et de Lorraine. Pendant la seconde Guerre Mondiale, le clocher est pulvérisé par un obus allemand. Lorsqu’à la fin de la guerre la commission diocésaine d’art sacré de Besançon et les habitants de Ronchamp décidèrent la reconstruction de la chapelle : ils firent appellent au célèbre architecte. Les pierres de l’édifice d’origine furent mélangées à du béton et utilisées pour la construction de l’oeuvre de Le Corbusier qu’il souhaita  «lieu de silence, de prière, de paix, de joie intérieure ». Un voeu visiblement pas entendu de tous…

 Pour en savoir plus :

 

  • Consultez le site de la Colline Notre-Dame-du-Haut, gérée par l’association Oeuvre de Notre-Dame-du-Haut