Éoliennes et espèces protégées…

L’association les Robins des Mâts lutte, dans la Nièvre, depuis sept ans, aux côtés des communes de Sancerre, Pouilly-sur-Loire, Saint-Andelain, Suilly-la-Tour, Saint-Martin-sur-Nohain et des syndicats viticoles de la région, contre le projet Vents de Loire qui prévoit l’installation de huit éoliennes de 200 m de hauteur dans la plaine de Saint-Laurent-L’Abbaye et de Saint-Quentin-sur-Nohain.

L’association Robin des Mâts et Patrimoine-Environnement ont ainsi demandé au tribunal administratif de Dijon d’annuler l’arrêté du 29 novembre 2017 par lequel le préfet de la Nièvre a délivré à la société RES, devenue société Q Energy France, l’autorisation d’exploiter un parc éolien composé de huit aérogénérateurs et de trois postes de livraison sur le territoire des communes de Saint-Quentin-sur-Nohain et de Saint-Laurent l’Abbaye. 

Par un jugement du 7 février 2022, le tribunal, après avoir sursis à statuer à deux reprises afin que le préfet de la Nièvre régularise l’autorisation, a annulé l’arrêté du 29 novembre 2017 ainsi que les arrêtés modificatifs du 16 mars et du 23 novembre 2021.

Après l’annulation par le tribunal administratif de Dijon de tous les arrêtés d’autorisation du préfet, la société Q-Energy a fait appel auprès de la Cour administrative d’appel de Lyon. Le jugement a été rendu le 9 mars dernier, et soumet l’autorisation d’exploiter du projet Vents de Loire à l’obtention de la dérogation à l’interdiction de détruire les espèces protégées.

Toutefois, cette demande ne porte que sur la grue cendrée alors que le milan royal et les chiroptères sont aussi très concernés. Le promoteur a 15 mois pour présenter  cette demande de dérogation qui nécessite de constituer un important dossier.

Le jugement rejette cependant tous les autres arguments (dont ceux qui avaient fondé le refus du tribunal de Dijon), à savoir,  dans les grandes lignes :

  • L’indépendance des services de la DREAL
  • L’application du code rural qui concerne l’atteinte à l’image du vignoble de Pouilly
  • L’atteinte aux paysages

Patrimoine-Environnement et l’association contestent le fait que ces éléments ne soient pas appréciés à leur juste valeur, c’est pourquoi nous souhaitons constituer un recours auprès du Conseil d’Etat.