Un patrimoine religieux en péril : le prieuré de Poigny-la-Forêt (Yvelines) et le combat de l’association « Sauvons les Moulineaux »

prieuré Moulineaux en novembre 2013En mars 2013, l’association « Sauvons les Moulineaux » se constituait pour sauver un site en voie bien avancée de dégradation : le prieuré de Notre-Dame des Moulineaux, dans les Yvelines, blotti dans la forêt entre Poigny-la-Forêt et Hermeray, à un kilomètre seulement des Rochers d’Angennes.

« Sauvons les Moulineaux » se donne pour but de fédérer les efforts des personnes physiques et morales soucieuses de sauver et d’étudier le monument, d’y organiser des manifestations culturelles et d’être « force de proposition pour la conception d’un projet durable destiné à pérenniser l’entretien du prieuré [des Moulineaux]. »

La situation était urgente pour ce monument médiéval.

Notre-Dame des Moulineaux, une fondation grandmontaine

La « celle », autrement dit l’abbaye, fondée au XIIe siècle par l’ordre de Grandmont avec le soutien du roi Louis VII et de Simon, comte d’Evreux, tire son nom des nombreux moulins qui se trouvaient alors dans le voisinage. Elle connut un sort contrasté, puisque, après de beaux jours sous les règnes des rois Philippe Auguste, Louis VIII et Saint Louis, devenue simple bénéfice dépendant de l’abbaye de Notre-Dame de Louye lors de la réforme de l’ordre en 1317, elle est sécularisée et devient en 1576 la propriété de la famille d’Angennes, qui y construit un château. Dès 1643, le site tombe en ruines. Il est progressivement abandonné, puis morcelé pendant la Révolution. Le domaine, de plusieurs dizaines d’hectares, sert aujourd’hui de réserve de chasse et ne semble pas autrement intéresser sa propriétaire.

Un monument médiéval en péril

toiture MoulineauxIl en subsiste aujourd’hui une partie de l’église dans un état bien lamentable : la dégradation du toit et son possible effondrement par suite des infiltrations d’eau menacent la voûte et le lieu, ouvert à tout venant, est altéré, notamment par des graffitis que des bénévoles effacent régulièrement.
Il nécessite donc impérieusement des travaux de sauvegarde, en particulier des toitures, ainsi qu’une clôture en interdisant l’accès aux indésirables.
L’association et la maire ont également la crainte d’une destruction du monument par sa propriétaire.

Des efforts en marche

sauvons les moulineauxAprès une conférence de Gilles Bresson, président du Groupe d’études et de recherche sur les grandmontains (GEREG) en novembre 2012, les habitants du village ont décidé de se rassembler en association pour sauver ce qui subsiste de la ruine : « Sauvons les Moulineaux ».

« Sauvons Les Moulineaux » soutient les efforts de la municipalité, qui, devant l’immobilisme des propriétaires et des mois de vaines négociations, vient de saisir la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et le préfet de région pour obtenir le classement du site au monument historique.

Un intérêt architectural tout particulier

Une telle situation est particulièrement alarmante puisque Les Moulineaux figurent parmi les seuls témoignages que nous conservons de l’architecture grandmontaine et de ses particularités. Une cinquantaine des « celles » que cet ordre particulièrement austère bâtissait volontairement dans des endroits reculés subsistent et traduisent dans la pierre la règle et les pratiques austères de cet ordre.

Les actions de sauvegarde du patrimoine grandmontain en France

Une association, le Groupement de recherche et d’étude sur les grandmontains (GEREG), anime la sauvegarde et la connaissance de ce patrimoine sur tout le territoire. Son président fondateur, Gilles Bresson, a publié le répertoire de ces fondations en France et anime activement la connaissance et la sauvegarde de ce patrimoine monastique original aux côtés de nombreux propriétaires de celles, historiens ou chercheurs. D’autres associations créées autour d’un monument existent, souvent en rapport avec le GEREG.

Affaire à suivre…

Pour en savoir plus : 

 

  • Consultez le site de l’association « Sauvons les Moulineaux »