Retour sur le voyage en Angleterre, par Annie de Calan

Du 5 au 8 juillet 2018, quelques adhérents de Patrimoine-Environnement sont partis visiter le pays d’outre Manche, l’Angleterre.
Annie de Calan, membre de Patrimoine-Environnement, nous raconte !

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© Aimery de la Rochefoucauld

Entre SOMERSET et DORSET

Ces quatre jours dans le sud-ouest de l’Angleterre furent intenses. Par un temps estival, nous y sommes passés à travers les siècles, des terres légendaires du Roi Arthur jusqu’à une ville –Poundbury- qui se veut une démonstration d’écologie.

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© Aimery de la Rochefoucauld

Seule ville anglaise inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, en 1987, Bath occupa notre première journée. Sa cathédrale, dont les origines remontent au Xème siècle, a pris son aspect actuel au début du XVIème, avec d’élégantes voûtes en éventail, retrouvées plus tard, en plus beau, dans la pierre ocre de l’abbaye de Sherborne. Le sol et les murs en sont couverts de dalles et plaques funéraires qui témoignent de la vie aristocratique de la ville au long du XVIIIe siècle. De même, les édifices de John Wood, en particulier le célèbre « Croissant royal » qui étire en arc de cercle une façade de palais palladien. Mais Bath –son seul nom l’indique- ce sont surtout ses bains, avec des sources à 46°C déjà connues des Celtes et organisées par les Romains en un vaste complexe associant temple et thermes.

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© Aimery de la Rochefoucauld

Le deuxième jour fut celui de Poundbury, connue comme « la ville du Prince Charles ». Près de Dorchester, il lança, sur ses revenus personnels de duc de Cornouailles, une opération commerciale sur 150 hectares (2/3 de bâtiments, 1/3 d’espaces verts). Les travaux commencèrent en 1993 selon 3 principes : la ville doit rapprocher usines et maisons ; les rues doivent être ouvertes (pas de feux, pas de stationnement règlementé) ; 65% des habitations sont vendues par bail emphytéotique, 35% sont des logements sociaux. Les matériaux de construction sont les briques et l’ardoise de la région, et excluent PVC et parpaings. Des canalisations souterraines assurent les distributions d’eau, d’électricité, de gaz produit par méthanisation ainsi que d’internet. Sur les 3000 habitants, 2000 travaillent sur place dans 187 magasins et entreprises, les jeunes bénéficiant d’aides à l’installation. Poundbury s’est développée en plusieurs phases : d’abord sur le mode d’un village jusqu’à la phase 3 actuelle, avec ses édifices à la façade palladienne reflétant les goûts bien connus du Prince pour la tradition en architecture. En complément de ces explications données par M. Simon Conibear, impliqué pendant 20 ans dans le projet, le représentant du Comité des résidents a souligné tout l’agrément du calme qu’offre cette ville où il habite depuis plus de 10 ans.

Le troisième jour fut surtout celui des châteaux. Créé en 1743, le parc du château de Stourhead, imprégné de références à la poésie antique et aux paysages classiques, offre tous les repères du « parc à l’anglaise » dans des vallonnements au fond desquels coule une rivière retenue en étang : sentiers passant entre des arbres majestueux et des massifs de rhododendrons gigantesques, perspectives ponctuées de « fabriques » à l’intérieur richement décoré. Mais une question : sachant que l’impôt sur les successions s’élève à 70%, comment de tels domaines peuvent-ils encore exister? Ici, en 1946, la famille a dû remettre la moitié de ses biens au National Trust, tout en négociant une implication dans leur gestion, ainsi que nous l’a expliqué l’actuel propriétaire Edward Hoare. Une autre solution a été choisie à Longleat : ce fut en 1948 le premier château anglais ouvert au public par ses propriétaires. Depuis, les attractions payantes ont été multipliées, d’où les abords déconcertants de ce château aux 350 pièces. Mais à l’intérieur, si la partie privée est réservée au monde hippie du propriétaire, les salles ouvertes à la visite nous plongent, à travers 14 générations, dans l’histoire mouvementée de l’Angleterre depuis le XVI° siècle avec bibliothèques, meubles, portraits et tableaux prestigieux…

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© Aimery de la Rochefoucauld

Et puis Wells. Après la découverte des principaux monuments de la ville, dont « Vicars close », bordée des maisons jadis réservées au chapitre, nous n’en sommes pas restés à la célèbre façade de la cathédrale et ses statues : l’office dominical nous permis d’en vivre l’intérieur habité par un chœur d’une exceptionnelle qualité.


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