Politique du nouveau quinquennat : point d’interrogation avant poings sur la table !

Fédération Patrimoine-Environnement

Bon nombre d’entre vous ont pu s’étonner de ce que, après les dernières élections, Patrimoine Environnement reste taisant. Pas de déclaration…pas le moindre message….

En réalité, nous avons, comme vous, subi la modification du rythme du temps politique qui est celui, pour la deuxième fois seulement, du quinquennat et nous sommes en pleine phase d’adaptation.

Disons que dans le domaine qui est le nôtre, celui du monde associatif dont l’objet est la protection, l’animation et la mise en valeur culturelle, sociale et économique du patrimoine et des paysages, nous n’avons pas remarqué de signes forts dans les grands discours d’investiture du président de la République ou dans la déclaration de politique générale du premier ministre.

Comme toutes les associations nous avons apprécié, dans son discours au Conseil économique, social et environnemental, la reconnaissance des « corps intermédiaires » faite par le président de la République.

Nous sommes évidemment satisfaits, que dans la session extraordinaire du Parlement, ait été inscrite la suppression de l’augmentation uniforme de 30% de la hauteur des bâtiments qui fut notre dernier combat de la précédente législature.

Nos premiers contacts, au niveau du cabinet de la ministre chargée de la culture pour une réunion avec le G8-Patrimoine, ont été francs, courtois et attentifs. Par ailleurs, en tant que président de la Coordination des fédérations et associations de la culture (COFAC) j’ai eu de brefs échanges avec la ministre des Associations, madame Fourneyron, et de plus longues rencontres avec plusieurs membres de son cabinet.

Pour le reste nous avons nos marqueurs comme disent les analystes modernes et nous sommes encore incapables de les distinguer.

  • Le premier sera l’attitude de l’Etat et singulièrement du ministère de la Culture dans son rôle de protecteur du patrimoine et des paysages au niveau national comme au niveau déconcentré. Provins, Orléans, Le Mont-Saint-Michel, Saint-Cloud, voilà des occasions pour nous de vérifier ce que peut faire un ministre des pouvoirs que la loi lui donne.

  • Le deuxième relèvera du domaine des lois de finances. La loi mécénat sera-t-elle respectée tant pour le financement du patrimoine que pour les moyens d’exister de toutes les associations ?

  • Le troisième sera la restaurer d’un système qui permette l’investissement dans les centres historiques facteurs de culture, d’identité, de mixité sociale et de vrai renouvellement urbain. Il conviendra aussi de continuer à protéger et conserver le rôle des particuliers propriétaires de monuments inscrits classés ou labellisés dans la restauration et l’entretien de ceux-ci grâce à la défiscalisation.

  • Le quatrième concerne la politique de l’énergie renouvelable contre laquelle nous n’avons aucune opposition de principe à la condition qu’elle respecte les paysages et qu’elle ne soit pas entre les mains d’une nouvelle forme de « brise de mer » à l’européenne. Nous serons attentifs à un véritable tournant que nous souhaitons dans la politique régionale des schémas éoliens et à des gestes forts pour que les instances nationales et européennes chargés de la vérification des tarifs et de la concurrence soient à même de jouer leur rôle pleinement vis-à-vis des entreprises nationales et internationales de la branche.

Espérons que les déclarations emblématiques sur les corps intermédiaires, l’écoute, la République « exemplaire », trouveront à s’appliquer dans tous ces domaines.

Espérons aussi que le gouvernement, qui comprendra vite, comme toujours dans l’histoire, les inconvénients des « chambres introuvables », acceptera de trouver dans nos associations les interlocuteurs du dialogue citoyen pédagogiquement expliqué il y a peu par le Conseil d’Etat.

Nous pourrons après lecture de ces marqueurs vous en dire un peu plus : lisons donc ensemble !

Alain de la Bretesche
Secrétaire général de Patrimoine Environnement