42, rue de Sèvres : Les fantômes de l’hôpital Laënnec

laennec

Retour sur le destin du centre hospitalier du 42 rue de Sèvres, sous la plume du professeur Bénichou.

 

Luc Bénichou, docteur en médecine, a crée et dirigé pendant 20 ans une importante agence de communication scientifique. Après avoir participé à plusieurs programmes de recherhe et de développement dans les biotechnologies, il a inauguré, il y a quelques années, une consultation spécialisée en photothérapies. Il a publié Que la lumière soigne, J.-C. Lattès (2010), et un roman : Code contagieux, Michel de Maule (2012).

En 2000, à Paris, au 42, rue de Sèvres, à deux pas des magasins du Bon Marché, l’hôpital Laennec fermait ses portes. L’ensemble du site était alors vendu à une compagnie d’Assurance.

Son histoire avait commencé en 1638, au cœur de ce qui devenait le Faubourg Saint-Germain, avec l’ouverture de l’Hospice des Incurables.

A cette époque, celle des dernières années du règne de Louis XIII, cet Hospice devait accueillir ceux et celles que les médecins avaient condamnés et qui étaient rejetés par la société. En 1878, en l’honneur de l’inventeur du stéthoscope, il devenait l’Hôpital Laennec.

En 1965, dans une France en pleine mutation et à travers le destin tragique d’une jeune fille admise aux urgences de cet hôpital, un jeune médecin, Romain, se voit confronté à la cruauté de Lois qui seront abolies 10 ans plus tard. En 2010, alors que l’hôpital est devenu l’immense chantier d’une résidence de très grand luxe, la nostalgie le saisit. Il veut, avant qu’il soit trop tard, revoir ce lieu de jeunesse. Il va alors découvrir comment le théâtre de ce passé est devenu  un espace de scandale qui touche ce que le patrimoine porte de plus collectif et, pour lui-même, de plus intime.

Dans la chapelle, aux dimensions d’église, de l’hôpital,  reposent le créateur des lieux, le Cardinal de la Rochefoucauld, oncle de l’auteur des Maximes et 4 générations de la famille des Turgot, dont le célèbre Ministre de Louis XVI. Romain assiste au bétonnage des tombes, à la destruction accidentelle de la sacristie, monument historique, à la privatisation des lieux afin d’en réserver l’accès aux riches propriétaires.

À travers cet ouvrage, les moments d’émotions sculptés dans la propre histoire de Romain, s’accordent alors avec le passé pour tenter de redonner à ce lieu, à cette adresse du 42 rue de Sèvres, la dimension patrimoniale qui lui revient.