Lectoure – Retour sur l’atelier « les remparts de la ville »

C’est dans la commune de Lectoure (Gers) que s’est tenu le 15 juin dernier l’atelier « les remparts de la ville », journée de réflexions organisée par Patrimoine-Environnement en partenariat avec Sites & Cités Remarquables et la mairie de Lectoure.

Venant conclure une série de trois rencontres ayant eu lieu à Vézelay et à Dinan en 2016, cet atelier fut l’occasion de faire la synthèse des enjeux patrimoniaux, juridiques, financiers et économiques posés par ces ouvrages fortifiés.

En ouverture de la première partie de débats, Gérard Duclos, maire de Lectoure et trésorier de Sites et Cités remarquables, Martin Malvy, président de Sites et Cités remarquables et ancien ministre, et Alain de La Bretesche, président de Patrimoine-Environnement, ont exposé la problématique de la détermination de la propriété des remparts avec l’appui de Christophe Jankowiak, délégué départemental de la Fondation du patrimoine.

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©Sites&Cités

Quel est le statut juridique des remparts ? Que prévoit le législateur ? Quelles sont les solutions jurisprudentielles ? Comment prouver la propriété ? Faut-il privilégier le contentieux ou l’arrangement amiable ?
Sur la base de ces interrogations, ont été étudiés les cas des villes à remparts de la région Occitanie, tant sur le plan juridique, avec Xavier Fernandez, maire de Larressingle, Michel Novarini, 1er adjoint à la mairie de Valence-sur-Baïse, Gérard Baurens, maire de Montaut-les-Créneaux, que sur le plan architectural avec la participation de Julien Tajan, architecte du patrimoine, et de Gaëlle Prost, chargée de l’inventaire du patrimoine, qui ont présenté l’étude historique et le plan de restauration ayant servi à la réalisation des travaux de Lectoure.

De quels outils légaux les villes à remparts disposent-elles pour assurer leur protection et leur valorisation ?
Sur ce propos, sont intervenus Jacky Cruchon, expert en urbanisme et patrimoine, et Marylise Ortiz, directrice de l’association Sites & Cités Remarquables.

Aux côtés des mesures de classement et d’inscription au titre des monuments historiques, du périmètre de protection de leurs abords, et de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, l’accent a été porté sur le classement au titre des Sites Patrimoniaux Remarquables, dispositif de protection et de valorisation qui incite les collectivités locales à se doter d’outils de médiation et de participation citoyenne, instruments nécessaires à la sensibilisation et au développement de l’économie touristique du patrimoine.

La deuxième partie de débats s’est poursuivie autour de la problématique du financement des travaux de restauration et d’entretien des remparts.

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Quels niveaux de soutien financier sont possibles ? Les dispositifs de financement actuels sont-ils suffisants ? Vers quelles structures se tourner pour bénéficier d’un réseau de financeurs ?  
En réponse à cette série d’interrogations, Sophie Castel, adjointe déléguée au patrimoine culturel et urbain à la mairie de Bayonne, a partagé l’expérience de sa ville qui a bénéficié de fonds européens dans le cadre du programme de coopération transfrontalière Poctefa avec l’Espagne et l’Andorre, ouvrant ainsi l’horizon à de possibles soutiens financiers Européens.

Quant aux aides financières au niveau national, Gérard Duclos, Martin Malvy, Christophe Jankowiak se sont exprimés aux côtés de Laurent Roturier, directeur de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Occitanie et Hélène Teisseire, responsable du pôle patrimoine à la Conservation départementale du patrimoine et des Musées, pour présenter les financements publics et privés disponibles, lesquels vont du soutien de l’Etat à celui des collectivités territoriales et du mécénat d’entreprise jusqu’au mécénat populaire.

Concluant cette journée aux côtés de Gérard Duclos et de Martin Malvy, Alain de La Bretesche a proposé de clore l’ensemble des rencontres et échanges initiés depuis 2016 par l’édition d’un rapport faisant état des questionnements débattus et de le transmettre au Sénat afin de le sensibiliser à cette problématique et espérer obtenir une action parlementaire pour l’avenir.