Fouilles de « Gergovie » : un mensonge d’État, et quelques résultats.
De nombreux médias (le Monde, ICI Pays d’Auvergne, …) ont été invités par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) à l’occasion de la fin des fouilles archéologiques du quartier des artisans à « Gergovie » dans le Puy-de-Dôme. L’INRAP leur a présenté les fouilles comme concernant la capitale du peuple des Arvernes : Gergovie.
En cela, l’INRAP participe à un mensonge d’État qu’il ne peut ignorer.
Depuis le XVIème siècle, le site de Merdogne, sur la commune de la Roche-Blanche, a été présenté comme la ville où Jules César connut la défaite face à Vercingétorix en 52 avant J-C. En 1865 Merdogne a changé de nom pour s’appeler Gergovie par décret impérial de Napoléon III. Le site est devenu un haut lieu national, à son apogée sous le régime de Vichy qui y a organisé sa grande cérémonie en l’honneur de la Légion des volontaires français.
Mais, de ville gauloise, il n’y en a pas sur le plateau de « Gergovie-Napoléon ». On la cherche depuis 1861 et les fouilles de l’INRAP ne l’ont toujours pas trouvée.
Cela n’a rien d’étonnant, car il est prouvé depuis le XXème siècle, sans contestation argumentée, que Gergovie, la ville assiégée par Jules César, se trouve sur la montagne qui domine Clermont-Ferrand : l’oppidum des Côtes de Clermont.
Yann Deberge, le responsable des fouilles de l’INRAP, le sait d’autant plus qu’il a exhumé en 2012 au pied du plateau de Gergovie-Napoléon un squelette dont la datation au carbone 14 contredit absolument la reconstitution de la bataille censée justifier que le plateau est bien Gergovie.
La démonstration que la Gergovie antique n’est pas Gergovie-Napoléon a été présentée au Conseil d’État par Patrimoine-environnement en 2022. Elle est disponible sur notre site : https://www.patrimoine-environnement.fr/le-site-de-la-bataille-de-gergovie/. Le Conseil d’État, dans la continuité de la politique de l’État depuis 1940, l’avait rejetée sans l’examiner.
L’INRAP, en reprenant le mensonge d’État, a trompé les étudiants attirés par le prestige d’un grand site national. Mais surtout, il s’empêche d’interpréter correctement le résultat de ses fouilles. Voici ce que Patrimoine-environnement en pense :
Les fouilles révèlent un vaste ensemble urbain à caractère ostentatoire construit à partir de -50 av JC, soit juste après la guerre des Gaules. Il a probablement été un centre de pouvoir et a subsisté environ 70 ans. Les nombreuses monnaies trouvées à l’effigie d’Epasnactos laissent penser qu’il a été fondé par ce chef gaulois qui est qualifié de grand ami du peuple romain dans le récit de la guerre des Gaules de Jules César. Il lui avait livré le dernier chef résistant gaulois après la bataille d’Uxellodunum en – 51 Av JC.
La photographie ci-dessous montre la muraille de l’époque d’Auguste qui cerne le quartier des artisans.

Gergovie-Napoléon (ou Merdogne) a été abandonné au début du premier siècle après Jésus-Christ au profit de Nemessos (le bois sacré), appelé aussi Augustonemetum en l’honneur de l’Empereur Auguste. C’était le bois sacré de Gergovie (la vraie). Augustonemetum est resté capitale de l’Auvergne jusqu’à maintenant, sous le nom de Clermont.
Kléber Rossillon