EDITO – Remise des prix du Concours national : Reconquête des entrées de ville, de bourg, de territoire et de leurs franges. Par terre, fer et eau.

En présence de M Hébert, Directeur général des Patrimoines et de l’Architecture, de M. François Adam, Directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature de M. Mouchel-Blaisot, Directeur du programme national Action cœur de ville, de Mme Valérie Flicoteaux, Vice-présidente de l’Ordre National des Architectes, de M. Blanchard-Dignac, Président délégué de la Fédération Patrimoine-Environnement, et de M. Malvy, Président de Sites et Cités Remarquables de France, les lauréats de la 16ème édition du concoursinitiée par la LUR a eu lieu en 2000, ont reçu leurs prix de la main de la Ministre de la Culture, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, qui honorait cette cérémonie.

En remettant les prix aux quatre communes primées Yvoire (74), Louhans (71), Niort (79) et Nantes (44), la ministre a rappelé les enjeux de ce concours : faire progresser les pratiques urbanistiques de ces zones périphériques souvent mal traitées en mettant en lumière les projets réussis qui ont su éviter la bétonisation et l’étalement urbain incontrôlé pour une meilleur cadre de vie. Cette 16ème édition s’est ouverte aux communes de moins de 2000 habitants et portait un thème permettant d’ouvrir le concours aux différentes moyens d’entrer dans la ville : Par terre, fer et eau.

Monsieur le Directeur du programme national « Action Cœur de ville », [cher Rollon Mouchel-Blaisot,]
Monsieur le Président de Sites et Cités remarquables, [cher Martin Malvy,]
Monsieur le Président délégué de Patrimoine-Environnement, [cher Christophe Blanchard-Dignac,]
Madame la Vice-présidente de l’Ordre national des architectes, [chère Valérie Flicoteaux-Melling,]

Mesdames et Messieurs, 

Je suis très heureuse de clôturer avec vous cette cérémonie de remise des prix de la 16e édition du Concours national des entrées de ville, bourg et territoire et de leurs franges par terre, fer et eau, organisé par l’association Sites et Cités remarquables de France et la Fédération Patrimoine-Environnement.

Ces deux organismes sont des partenaires importants de notre ministère, tant pour nos politiques de protection et de valorisation du patrimoine, que pour nos actions de promotion d’une architecture et d’un urbanisme au service de la qualité de vie de nos concitoyens.

Nous avions déjà eu l’occasion d’en parler lorsque nous vous avions reçu il y a quelques mois, cher Martin Malvy : ce concours concerne un sujet très important, et trop longtemps négligé. Les entrées de ville sont un peu le maillon faible de l’urbanisme dans notre pays.

Elles sont trop souvent le lieu d’une sorte d’étalement un peu désordonné, qui n’est ni très esthétique, ni très écologique. Cela est paradoxal, car, comme l’aurait relevé Monsieur de la Palice, c’est par les entrées de ville qu’on entre dans une ville. Elles sont le premier visage présenté au visiteur.

En faisant connaître et en valorisant les aménagements les plus réussis, notre objectif est de faire progresser dans l’ensemble de notre pays la qualité de conception de ces zones de transition. Premiers espaces avec lesquels les habitants et les touristes entrent en contact, avant d’atteindre les centres urbains, ils jouent un rôle déterminant dans leur appréciation de la ville dans son ensemble. Ils doivent donc être l’objet de toutes les attentions.

Notre soutien à ce prix, conjointement avec le Ministère de la Transition écologique, s’inscrit dans le cadre plus large de notre politique d’accompagnement des collectivités locales, au travers d’autres programmes interministériels et partenariaux, comme « Action cœur de ville » et « Petites Villes de demain ».

Le patrimoine et l’architecture, témoins de la riche histoire de nos territoires, constituent un levier majeur de leur développement économique, social et culturel. 

Les quatre initiatives distinguées par le jury sont tout à fait exemplaires et ne manqueront pas d’inspirer d’autres élus.

Dans la catégorie des villes de moins de 2000 habitants, la ville d’Yvoire est distinguée pour sa requalification de l’espace public aux portes de la cité médiévale.

Les remparts, le château et le vieux centre datant du XIVème siècle de cet ancien village de pêcheurs sont naturellement dotés du plus beau des écrins – les eaux du Lac Léman. Ce site exceptionnel, qui attire nombre de touristes, a pourtant longtemps pâti d’une entrée minérale et sans âme, exclusivement conçue pour permettre au maximum de voitures de se garer.

Aujourd’hui, il est devenu, pour les visiteurs comme pour les habitants, un véritable havre de paix, dans lequel la végétation a repris ses droits.

Louhans-Châteaurenaud, l’autre ville primée dans cette catégorie, a intégralement réaménagé sa place de la Libération afin de l’ouvrir sur la rivière qui la borde, la Seille. Jusqu’alors, ici encore, la rive était à cet endroit un simple parking. La construction d’une promenade, le réaménagement des stationnements, et la conception d’une placette, permettent aujourd’hui aux habitants de se réapproprier un espace de vie particulièrement agréable.

Dans la catégorie des villes de plus de 2000 habitants sont récompensées les communes de Nantes, pour son aménagement des espaces publics de la gare du Nord, ainsi que Niort, pour son parc urbain de la Sèvre niortaise.

Les voyageurs, à l’arrivée à Nantes, ne sont plus accueillis par de grands et froids espaces entièrement recouverts de goudron, qui juraient avec la beauté et l’animation du reste de la ville. A la sortie de la gare, c’est désormais un espace pavé et arboré, qui mène le promeneur en douceur vers le Jardin des Plantes et le cœur historique.

A Niort, le parc urbain de la Sèvre niortaise, transforme les bords de rive, auparavant simple friche, en un véritable espace de détente et de loisir, où les habitants peuvent prendre l’air et se retrouver ensemble.

Ces quatre démarches exemplaires soulignent la fécondité du réaménagement des entrées de ville, en termes d’attractivité des territoires et de qualité de vie des habitants.

L’innovation architecturale et paysagère, à chaque fois, permet de dégager plus de place pour la nature, de valoriser le patrimoine et d’offrir aux habitants un meilleur cadre de vie.  La page de l’époque où la voiture régnait en maître sur l’urbanisme est résolument tournée.

Au-delà des projets primés, je tiens à saluer la grande qualité de l’ensemble des dossiers reçus, qui témoignent d’une prise de conscience collective. Il est indispensable de mieux intégrer les entrées de villes au tissu urbain, de rechercher l’harmonie, l’équilibre entre nécessités d’usage et qualité de vie des habitants.

Le panorama des projets sélectionnés dans le cadre de ce concours montre la diversité des réponses que les collectivités ont essayé d’apporter à la question des entrées de ville. Bravo aux élus impliqués dans ces questions stratégiques pour leur imagination.

Ces projets illustrent aussi le rôle indispensable que jouent les services techniques de notre ministère pour la conception, la mise en œuvre et la réalisation de ces initiatives.

Dans les territoires, les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) sont là pour vous accompagner dans vos projets patrimoniaux et culturels, qu’il s’agisse de réhabiliter un bâtiment historique en lui inventant de nouveaux usages, de rénover ou d’implanter un nouvel équipement culturel ou de soutenir les actions des acteurs culturels au travers de multiples événements.

Pour les projets architecturaux et urbains, notamment en abord de monuments historiques et dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable, les architectes des Bâtiments de France, au sein des unités départementales de l’architecture et du patrimoine (UDAP), contribuent depuis des décennies, par leurs conseils et leurs avis, à améliorer la qualité des projets de réhabilitation, de construction, et d’aménagement urbain, auprès des collectivités et des porteurs de projet publics et privés. Au-delà des avis rendus sur les projets architecturaux dans le cadre des autorisations d’urbanisme, les architectes des Bâtiments de France ont le souci du conseil, dès l’origine et tout au long du projet. Leur mission première est de se montrer forces de propositions et de solutions : pas seulement gardiens d’une orthodoxie patrimoniale.

Je souhaiterais enfin mentionner le réseau de professionnels de l’architecture, spécialisés dans l’accompagnement des collectivités territoriales :

– les 93 conseils en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) présents dans nos départements,

– les 32 maisons de l’architecture,

– et les 220 animateurs du patrimoine du label « Villes et Pays d’art et d’histoire » (VPAH).

L’ensemble de ces acteurs, liés au Ministère de la Culture, forment un tissu particulièrement précieux pour porter avec force les enjeux de la qualité de l’architecture et de l’aménagement dans toutes les collectivités, au service de la qualité de vie de nos concitoyens.

Chers amis,

L’heure est maintenant venue de procéder à la remise des prix aux lauréats.

La création architecturale illustre la capacité de l’art et de la culture à changer la vie de nos concitoyens pour le meilleur. Vous pouvez compter sur ma détermination et celle de mes équipes pour poursuivre cette dynamique, en lien avec les élus des collectivités territoriales, et au plus près des besoins de nos concitoyens.

Intervention de Mme Roselyne BACHELOT-NARQUIN,
Ministre de la Culture.
Salon des Maréchaux – Jeudi 25 novembre 2021.