Connaissez-vous les « greeters », ces nouveaux guides touristiques ?

Peut-être en avez-vous déjà fait l’expérience : en arrivant dans une ville ou un nouveau pays, il est courant de se tourner vers les habitants locaux pour obtenir leur bons plans, des idées de visites ou savoir à côté de quel monument il ne faut absolument pas passer…

Eh bien c’est exactement sur ce principe que repose le phénomène des greeters : selon France Bleu, ce sont « des habitants du village qui accueillent gratuitement des touristes pour une rencontre authentique et des visites souvent insolites de leur commune. »

Ce concept nous vient tout droit des États-Unis des années 90 : New-York y était alors réputée comme ville dangereuse, et les greeters veillaient à mettre en lien les touristes et les résidents. Aujourd’hui, ce concept se développe de plus en plus : un site internet et une fédération française lui sont mêmes dédiés. Dans le monde, ces adeptes se répartissent sur 34 pays.

Répartition des villes à "greeters" en France

Répartition des villes à « greeters » en France

L’émergence d’un nouveau tourisme.

visite bordeaux greeters tourisme alternatifMais au-delà d’un simple phénomène de mode, les greeters représenteraient l’émergence d’un nouveau mode de tourisme. Selon Les Échos, il s’agit là d’un « tourisme participatif ». Avec la crise économique et la remise en cause de notre modèle écologique apparaissent de nouveaux modes de consommation tels que le troc, l’agriculture biologique, les circuits courts de distribution…

Ce « tourisme participatif » va dans le même sens : l’envie de découvrir ou redécouvrir la ville, de s’approprier son patrimoine et donc son environnement, d’échanger et de renouer du lien social. Les greeters ne s’y sont pas trompés, et cette pratique vise à se multiplier en France, où le tourisme est une manne économique. Si les visites des greeters sont gratuites et données à titre bénévole, il n’empêche que cela amène des touristes dans des villages ou des lieux où ils ne seraient pas allés spontanément. Les grandes municipalités y trouvent leur compte : à Toulouse, la mairie, l’office du tourisme et les greeters ont longtemps travaillé main dans la main.

Alors que la France est la première destination touristique mondiale, l’enjeu social se mêle désormais aux enjeux économiques : le tourisme devient une manière d’échanger avec les autres sur son quotidien, de s’ouvrir à l’autre… Les pouvoirs publics jouent le jeu : depuis plusieurs années s’additionnent des initiatives en faveur du développement du tourisme… La dernière en date ? Le thème du Salon International du Patrimoine Culturel de cette année qui porte sur « Patrimoine et Tourisme Culturel ». De quoi favoriser l’émergence de ces « nouveaux tourismes » !