21èmes Rencontres du Réseau des Grands Sites de France

Fréquentation touristique et vie locale dans les paysages d’exception : quel équilibre ?

Ces 10 et 11 octobre ont lieu les 21èmes Rencontres du Réseau des Grands Sites de France, à la Pointe du Raz en Cap Suzin.

Plage de Pors Peron à Beuzec Cap Sizun en été – © Grand Site de France Pointe du Raz en Cap Sizun

Présentation

Paysages emblématiques, hautement attractifs mais fragiles, les Grands Sites de France ont toujours eu à résoudre une difficile équation : préserver durablement leur beauté et leur singularité tout en accueillant un très grand nombre de visiteurs : près de 33 millions aujourd’hui dans les 46 sites membres du Réseau.

La démarche Grand Site de France est née, dans les années 1980, du constat que l’équilibre avait souvent été rompu, du fait d’une fréquentation touristique croissante depuis le début du 20ème siècle, au détriment de la préservation du patrimoine naturel et de l’esprit des lieux. Il fallait donc restaurer et garantir durablement la protection des sites les plus visités par une meilleure gestion des espaces, des flux de visiteurs, et de l’accueil.

Avec le temps une double nécessité est apparue, celle d’appréhender la gestion de la fréquentation à l’échelle de territoires de destination et de projets nettement plus vastes que le site protégé, et de faire converger dans les Grands Sites de France toutes les dimensions de la préservation des paysages (patrimoine, agriculture, tourisme, biodiversité, aménagement du territoire, économie…). Dans des sites habités et vivants, le projet de territoire et sa gouvernance deviennent alors un nœud central de la gestion de la fréquentation et de son impact sur la préservation des paysages et le développement local. L’histoire du Grand Site de France de la Pointe du Raz en Cap Sizun illustre bien cette évolution.

Aujourd’hui, au regard de l’accroissement exponentiel du tourisme mondial – 1,3 milliards de touristes internationaux en 2017 selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), soit trois fois plus qu’il y a vingt ans, 2 milliards attendus en 2030 – le thème de la fréquentation s’impose à nouveau dans le débat public, sous l’angle de son acceptabilité sociale.

Alors que la France s’est fixée comme objectif d’atteindre 100 millions de touristes internationaux en 2020, que la fréquentation touristique dans certains sites patrimoniaux conduit les populations locales à un sentiment d’éviction et des réactions de rejet, que le développement du «slow tourisme» offre de nouvelles perspectives aux territoires ruraux, comment trouver un équilibre entre fréquentation touristique et vie locale dans les Grands Sites de France, et ailleurs ?

A quelles conditions et jusqu’où la fréquentation touristique, source de fierté et de développement local, mais aussi de nuisances, est-elle acceptable ? Faut-il réguler l’accès aux sites les plus attractifs (par les navettes, les stationnements payants, la réglementation, les quotas, la dissuasion…) ? Comment favoriser la cohabitation des différents usages (touristiques, locaux, contemplatifs, sportifs, agricoles…) sur un même espace et rendre acceptables les contraintes liées à la régulation de la fréquentation ?

Après les Rencontres 2018 qui traitaient des paysages d’exception comme facteur de développement pour les territoires, les Grands Sites de France renouent avec l’objet même de leur émergence dans la politique environnementale de l’Etat. Les Rencontres 2019, à travers des exemples de Grands Sites de France et d’autres pris en dehors du Réseau, s’interrogeront sur l’impact social de la fréquentation touristique, essayant de mieux cerner les enjeux pour les années à venir et d’ouvrir des chemins vers un possible équilibre.


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