Une prison à Avignon reconvertie en lieu de vie

La municipalité d’Avignon, dirigée par Cécile Helle a repris le dossier de l’ancienne prison Sainte-Anne, au cœur du centre historique, désaffectée depuis 2003, animée par la volonté de l’intégrer dans du vaste projet urbain de redynamisation du quartier de la Banasterie avec de nouvelles circulations et de nouvelles centralités. Après les déboires d’un précédent projet d’implantation d’un hôtel Marriott, un appel à projets international auprès de promoteurs et de concepteurs a été lancé fin 2015 par la nouvelle municipalité et sur les 14 candidatures remises, la ville et son mandataire Citadis, ont retenu cinq propositions. Les candidats en lice sont Histoire et Patrimoine (Cogedim) avec Scau et NDA, BDP Marignan avec AIA Architectes et DE-SO, Eiffage Immobilier avec Jean Michel Wilmotte et Arpege Architecture, LC2I avec Fabre & Speller et Baua Architectes Urbanistes Associés et enfin FLH, France Pierre Patrimoine, et CIR avec Philippe Prost.

«Nous voulons bâtir un projet pluriel avec des logements, des activités artistiques et culturelles, des commerces de proximité, capable de redynamiser cette partie du centre historique et en suscitant des propositions d’aménagement variées et inventives» souligne la maire d’Avignon, Cécile Helle. Et pour que les habitants s’approprient la démarche et partagent la nouvelle dynamique engagée, la ville, en accord avec les candidats retenus, a décidé d’exposer leurs propositions, avant la décision finale du jury qui interviendra fin septembre. L’exposition baptisée «Transformation prison Sainte-Anne: projets pour une nouvelle vie» se tient du 15 juillet au 24 septembre à la bibliothèque Cecanno, à Avignon.

Ce lieu d’enfermement ceint de deux remparts, l’un naturel -le Rocher des Doms-, l’autre construit par l’homme, s’étend sur 11 000 m2. Construit à la fin du XIXe siècle, il n’est cependant ni inscrit ni classé. Il fait en revanche partie du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du centre historique d’Avignon comme «immeuble à maintenir dont l’amélioration peut être imposée» avec avis de l’ABF sur les transformations menées. La ville a prévu de vendre le bâtiment au lauréat de l’appel à projets qui portera sur le financement de la restructuration et a inscrit dans son cahier des charges le souhait de voir se réaliser une opération comportant des logements intergénérationnels pour les familles (des T4 et T5 notamment), une friche artistique et culturelle qui lui sera rétrocédée, un espace de co-working, des commerces de proximité et une offre de stationnement.

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Le projet Eiffage Immobilier avec Jean-Michel Wilmotte et Arpege Architecture (ci-dessus) est celui qui a réussi à atteindre la plus forte densité d’hébergement: 118 logements et 51 chambres d’hôtellerie avec une élévation et un bâtiment central. 900 m² de commerces et activités et une friche de 825 m² sont prévus.