Traverser la ville à vol d’oiseau : le téléphérique urbain comme nouveau moyen de transport ?

Plus courant dans les stations de ski, le téléphérique s’urbanise et a déjà conquis plusieurs villes dans le monde : New York, Rio de Janeiro, Medellin, Caracas… Et la liste des villes équipées de téléphériques urbains ne cesse de s’allonger, avec une cinquantaine de déploiements dans le monde.

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Ces téléphériques permettent également de relier plusieurs villes entre elles comme en Bolivie, ou les villes sont situées en hauteur : les téléphériques relient les villes de La Paz et d’El Alto, le parcours s’étend ainsi sur près de 11 km à plus de 3 000 mètres d’altitude. Baptisée Mi Teleférico, cette ligne repose sur 77 pylônes qui relient 11 stations. Ces dernières sont desservies par 443 télécabines qui cheminent à la vitesse de 5 mètres par seconde avec une vue imprenable sur la Cordillère des Andes. D’une capacité de dix places, ces cabines sont reliées par un système radio au sol. Pas moins de 42 000 personnes l’utilisent quotidiennement. Quelques villes européennes se sont également lancées dans l’aventure notamment à Londres, Coblence (Allemagne) ou Barcelone.

En France, c’est la ville de Brest qui a décidé de franchir le cap avec un téléphérique prévu pour l’année 2016.

Plusieurs raisons expliquent l’intérêt des élus pour ce type de transport. D’abord, il émet peu de CO2 grâce à ses moteurs électriques. Ensuite, il fait montre d’une certaine performance en termes de coût et de délais de réalisation. Surtout, il permet de s’affranchir d’obstacles géographiques ou d’infrastructures routières et ferroviaires afin de relier des quartiers, des banlieues ou des villes enclavées. Autre avantage, son accidentologie très faible.

La différence entre téléphériques urbains et remontées mécaniques réside essentiellement dans l’exploitation beaucoup plus intensive de téléphériques qui fonctionnent toute l’année. En dépit de ces nombreux atouts, le téléphérique urbain s’est longtemps heurté à un obstacle juridique majeur. Le survol des habitations n’étant pas prévu dans la réglementation, cela rendait compliqué le lancement des projets.

De quoi conforter la métropole de Brest qui fait figure de proue avec son projet de téléphérique urbain. Ce dernier reliera à l’été 2016 le quartier de Siam à celui des Capucins en enjambant les deux rives de la rivière Penfeld. Trois à quatre minutes suffiront. Le coût de ce projet s’élève à moins de 19 millions d’euros.

Un téléphérique en Ile-de-France ?

Voulant désengorger la RN 118 aux heures de pointe, le maire de Vélizy-Villacoublay souhaite faire construire un téléphérique reliant le pont de Sèvres à la gare routière de Vélizy, ce qui réduirait à 17 minutes la durée du trajet. Le projet est cependant fortement remis en cause par les riverains et la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse.