Les serres d’Auteuil épargnées ? Le contre-projet des associations de sauvegarde du patrimoine et de l’environnement à l’étude

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Excellente nouvelle pour le G8 patrimoine dont l’action de la sppef et de VMF a permis une première victoire contre l’extension de Roland Garros.

Jeudi 28 février 2013, le tribunal administratif de Paris a annulé la délibération du Conseil de Paris portant sur la signature d’une convention d’occupation domaniale avec la Fédération française de tennis (FFT). Cette convention autorisait la FFT à exploiter, étendre et rénover le site du stade Roland Garros.

Rappel des faits:
En 2011, plusieurs associations de riverains, inquiètes de voir le havre de verdure endommagé par la manifestation sportive, ont déniché une faille dans l’accord entre la Ville et la FFT : le caractère « classé » du sol des serres d’Auteuil. Saisi par ces associations, le tribunal a jugé, jeudi, cet argument recevable : les travaux envisagés pour bâtir le nouveau stade « ne pourront être réalisés sans (…) une radiation partielle « du sol » de l’inventaire des monuments historiques », indique le jugement. La délibération votée en juillet 2011 n’apportant pas, estime le tribunal, « une information suffisamment claire » aux élus sur ce point, elle doit être « annulée ».
Le tribunal demande la « résiliation dans les deux mois » de la convention entre la Ville et la fédération.

Un contre projet à l’étude
Mardi 6 mars 2013, les associations VMF et SPPEF ont dévoilé un contre-projet qui éviterait d’empiéter sur le site des serres d’Auteuil classé monument historique. Les associations proposent de recouvrir une partie de l’autoroute A13, ce qui permettrait au complexe Roland-Garros un agrandissement de 13 400 m² au lieu des 9 435 m² prévu par la ville de Paris et la FFT. La VMF et la SPPEF avancent également l’argument du respect du cahier des charges de la FFT. Elles s’appuient sur une « expertise indépendante » dirigé par Darius Mazaheri, ingénieur civil des Ponts et Chaussées. Les associations proposent en outre, plutôt que de détruire le Court numéro 1 et de le reconstruire comme le prévoient la Ville et la FFT, de le surélever de 3 à 5 mètres afin d’accueillir les 1.200 places qui lui manquent pour en faire une enceinte de 5.000 places.

Malgré le fait que le projet semble réalisable, il ne fait pas l’unanimité. François Douady, président de la coordination pour la sauvegarde du bois de Boulogne, y est opposé. « Cette contreproposition est extrêmement dangereuse […]. Dès qu’elle [la FFT] sera sur l’autoroute, elle va vouloir grimper de l’autre côté sur la butte Montmartre. Il n’y a qu’une solution si Roland-Garros veut s’étendre, c’est quitter Paris ! ». De plus, le directeur du tournoi Gilbert Ysern reste convaincu de la légitimité de son projet et refuse d’entendre parler d’une alternative (la FFT et la Mairie de Paris ont décidé de faire appel de la décision du tribunal).

L’affaire ne semble donc pas gagné pour les associations de sauvegarde du patrimoine et de l’environnement. Mais le G8 patrimoine restera mobilisé dans ce combat.

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