Dans le rôle d’un régisseur d’œuvres d’art au musée du Louvre-Lens

À l’occasion de ses 5 ans, le musée du Louvre-Lens organisait, le vendredi 8 décembre, une journée thématique intitulée « L’envers du décor », soit une invitation à découvrir les coulisses du musée et certains des corps de métiers qui y travaillent.

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Alors que l’accrochage de la Galerie du Temps vient d’être renouvelé en partie, c’est sur le métier méconnu de régisseur d’œuvres d’art que le musée du Louvre-Lens a souhaité mettre l’accent.

Qu’est-ce qu’un régisseur d’œuvres d’art ?

Dans le cas d’expositions, les musées se prêtent des œuvres. Le régisseur d’œuvres d’art coordonne et doit veiller au bon déroulement de ces déplacements, tout en respectant les règles élémentaires de conservation préventive. C’est lui qui décide si une œuvre est transportable ou non, selon son état. De l’emballage aux douanes, en passant par l’étape incontournable des assurances : il organise le transport de l’oeuvre. Le régisseur est également présent pour l’installation de celle-ci dans les nouveaux locaux et assiste au démontage une fois l’exposition terminée. Par ailleurs en charge de la régie des collections permanentes du musée dans lequel il travaille, le régisseur gère le stockage et le conditionnement des œuvres dont il a la charge et doit savoir localiser les œuvres aussi bien en salle qu’en réserve.

Au programme, ce sont trois ateliers, animés par les deux régisseurs et le monteur-installateur du musée, ainsi qu’une démonstration par deux restauratrices qui étaient proposés au public, tout au long de la journée :

  • « Fais ton régisseur » : les visiteurs enfilent la blouse des régisseurs puis prennent possession de leurs outils tels que lampes, loupes et pinceaux, afin de prendre soin des œuvres et réaliser eux-mêmes le constat d’état d’une oeuvre prêtée par le muséeslider-coulisse4
  • « Emballe ton oeuvre » : un atelier pour découvrir les différentes manières d’emballer les œuvres d’art : quels matériaux ? quelles caisses ? pour quels types de voyages ?
  • « Socle ton oeuvre » : comment présente-t-on les œuvres dans une exposition ? comment fait-on léviter un objet dans une vitrine ? comment assure-t-on la stabilité des objets, sans prendre le moindre risque pour les œuvres ?
  • « Restaure ton oeuvre » : depuis une baie vitrée surplombant l’atelier, les visiteurs observent la restauration en cours d’un encadrement de fenêtre en céramique de la dynastie des Qajars, qui sera exposé au musée à partir de mars 2018 dans le cadre de l’exposition L’Empire des roses. Chefs-d’oeuvre de l’art persan du XIXème siècle

La journée a été conclue par une visite. Menée par Luc Piralla, conservateur du patrimoine et chef du service Conservation du Louvre-Lens, celle-ci consistait à emmener le public sur le parcours complet d’une oeuvre, depuis son arrivée au musée jusqu’à son exposition, en passant notamment par le quai de livraison sécurisé et le monte-charge.

Une journée annonciatrice du futur Centre de conservation du Louvre à Liévin

Cette journée thématique répondait à l’actualité de l’institution qui, le même jour, posait symboliquement la première pierre du futur Centre de conservation du Louvre. Avec une ouverture prévue pour 2019, ce bâtiment devrait accueillir les 250 000 œuvres des réserves du musée du Louvre, 960x614_projet-centre-conservation-musee-louvreactuellement éparpillées entre plus de 60 sites.

Sur une surface totale de 18 500 m², 9600 m² du futur bâtiment situé à Liévin, à 10 minutes à pied du musée du Louvre-Lens, seront ainsi consacrés au stockage des œuvres et 1700 m² à l’étude et au traitement de celles-ci avec notamment un studio photo, des ateliers pour la restauration des œuvres ainsi que des salles de consultation pour les chercheurs.

Plus qu’un lieu de stockage, il s’agira donc d’un véritable lieu de recherches scientifiques sur les collections du musée du Louvre, complémentaire de l’atelier de restauration des œuvres du Louvre-Lens. De plus, ce pôle de conservation pourra être utilisé pour mettre à l’abri des œuvres menacées par des conflits internationaux.

En juin 2016, les réserves de l’institution parisienne avaient manqué d’être inondées. C’est dans l’objectif également d’éviter toutes nouvelles situation de crise de la sorte que la direction du Louvre a décidé de transférer à Liévin la totalité de ses réserves et que le Centre de conservation est désormais en cours de construction.

 

Découvrez le projet du Centre de conservation du Louvre à Liévin en vidéo :