A Paris, la synagogue Copernic est en danger.

Mise à jour du 20/02/2018 : Mr Jean-Pierre Leleux, président de la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture, a pris connaissance de ce dossier. Nous espérons une issue positive, qui se soldera par la préservation de ce patrimoine unique.


synagogue copernicArticle initial du 24 août 2017 :

Construite en 1907, ayant survécu à deux attentats (en 1941 et 1980), dotée d’un décor unique de style Art Déco, la synagogue de la rue Copernic pourrait bien ne pas finir l’année.

Revenons sur cette affaire : tout commence en 2015, quand l’ULIF (Union Libérale Israëlite de France), actuel propriétaire du bâtiment, promeut un projet de mise aux normes et d’agrandissement du bâtiment.
Au fil des présentations des projets architecturaux, une communauté de fidèles s’émeut de la préservation du patrimoine juif, et se constitue en association : l’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic, aujourd’hui membre de patrimoine-environnement.

A juste titre, ils s’inquiètent de l’avenir de leur synagogue, qui comme nous l’avons expliqué en introduction, constitue une partie de l’héritage juif qu’il serait bon de conserver. Et en effet, cette église est d’une importance patrimoniale forte : cachée derrière une discrète façade haussmannienne (afin de se prémunir de l’antisémitisme galopant au début du XXe siècle) se trouvent des décors intérieurs de style Art Déco. Parmi ceux-ci, une verrière vitrail à étoile de art déco synagogueDavid rayonnante, réalisée par Pierre-Jules Tranchant, ainsi que des bas-reliefs du même style. Enfin, cette synagogue recèle aussi une prouesse architecturale : « dans la salle principale, des poutres soutiennent un plafond plat surmonté d’une coupole, en sorte que le poids de cette dernière n’est pas distribué directement sur les murs porteurs » (APPC).

Or, le projet d’agrandissement de l’ULIF nécessite la démolition du bâtiment et de sa façade, qui serait remplacée par une façade en verre ostentatoire. La coupole, prouesse architecturale, serait à jamais perdue, tandis que les éléments Art Déco « pourraient être » réintégrés à cette construction contemporaine, ayant perdu tout leur sens.

Depuis la parution de ce projet, l’APPC se mobilise pour interrompre les travaux et demander le classement de cette synagogue, qui pourrait empêcher la reconstruction de l’édifice. A cet effet, ils ont lancé une pétition qui a atteint plus de 4500 signatures, entraînant ainsi l’attention de médias tels que le Figaro, la Croix ou le Parisien.

Ces efforts restent à ce jour sans effets, le dialogue semblant rompu entre l’ULIF et l’APPC. Les travaux restant toujours prévus à l’automne, l’inquiétude est de mise pour l’avenir du bâtiment quasi-centenaire…

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