Restauration d’une toile du XIXe siècle dans la Bibliothèque historique de la ville de Paris

Depuis 1989, le fond de la salle de lecture de la Bibliothèque historique est orné d’une toile monumentale représentant la place de la Bastille et ses environs en 1789, peinte en 1888 par Fedor Hoffbauer (1839-1922), peintre, graveur et architecte, illustrateur notamment de l’ouvrage en chromolithographie Paris à travers les âges (1875-1882).

Mesurant près de 3,30 sur 5,10 mètres, elle fut commandée par le Conseil de Paris à l’occasion del’Exposition universelle de 1889 et du centenaire de la Révolution française. Durant l’Exposition universelle, elle était exposée dans le pavillon de la Ville de Paris sur le Champ de Mars, en face d’une autre toile commandée pour la même occasion à Eugène Bourgeois (1855-1909), paysagiste et affichiste, représentant la place de la Bastille et ses environs en 1889.image002

Paris est représentée à vol d’oiseau, vue du nord-est. L’orientation est donc renversée : le sud se situe en haut vers la droite, l’est à gauche, la rive droite de la Seine dans la partie inférieure du tableau. Symbole fort, la Bastille occupe le centre de la toile. De part et d’autre, se répartissent, à droite, la ville dans ses murs, et à gauche, les faubourgs peu urbanisés et les zones champêtres.

Cette année, il a été décidé de procéder à la restauration de cette peinture monumentale. En effet, la toile distendue comporte de nombreuses déformations, une cinquantaine de petits trous correspondant à un ancien mode de fixation, des pliures, des petites déchirures et de nombreuses griffures. Quant à la couche picturale, fortement encrassée et poussiéreuse, elle présente d’anciens repeints altérés formant des tâches foncées.

Lundi 6 juin, il a été procédé au démontage du cadre en bois, au décrochage de la toile de son châssis puis à son enroulement sur un cylindre de transport en carton afin d’emporter la toile dans un atelier extérieur pour la première étape de la restauration, celle du support. Le restaurateur Christian Vibert a réparé les déchirures, bouché les trous laissés par d’anciens clous lors d’un rétrécissement antérieur du tableau, supprimé les marques de plis et rétabli la bonne tension de la toile sur un nouveau châssis.

Lundi 11 juillet, le tableau est revenu à la bibliothèque et a été raccroché dans le fond de la salle de lecture. La seconde étape de la restauration, celle de la couche picturale, conduite par Florence Adam, débutera à partir d’août. Les lecteurs de la bibliothèque retrouveront bientôt le tableau tel que les visiteurs de l’Exposition universelle l’ont découvert en 1889.